🔻 La raffinerie de Total à La Mède devant le tribunal administratif de Marseille

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Le 11 mars 2021, la raffinerie de total à La Mède, dans les Bouches-du-Rhône, comparaît devant le tribunal administratif de Marseille pour son projet de devenir « l’une des plus  grandes bioraffineries d’Europe »

En 2015, le géant du pétrole Total annonçait son ambition de transformer la raffinerie de la Mède située dans les Bouches-du-Rhône en « l’une des plus grandes bioraffineries d’Europe ». Le bioraffinage consiste à transformer les productions agricoles végétales et la biomasse en biocarburants et agrocarburants. A cette fin, la raffinerie a bénéficié d’une autorisation de poursuite d’exploitation accordée par le Préfet du département permettant à Total d’importer jusqu’à 650 000 tonnes d’huile de palme par an pour produire les agrocarburants destinés aux véhicules routiers, et potentiellement aux avions. La production d’huile de palme ayant des conséquences importantes sur les forêts tropicales et de fait sur le climat et la biodiversité, plusieurs associations dont Greenpeace France, France Nature environnement (FNE), et la Ligue de Protection des oiseaux (LPO) ont déposé un recours en juillet 2018 afin de faire annuler l’autorisation environnementale de cette raffinerie.

D’après un communiqué de FNE, les associations soulignaient entre autres que « l’étude d’impact de Total, sur la base de laquelle l’État a autorisé le projet, ne mentionnait ni un plan d’approvisionnement détaillé, ni les effets désastreux de l’huile de palme sur l’environnement. » Plus de deux ans et demi après le dépôt du recours devant le tribunal administratif de Marseille, une audience accordée à la raffinerie de Total à la Mède portant sur l’autorisation environnementale qui lui a été accordée se tiendra le 11 mars 2021. Les ONG signataires du recours demandent au Tribunal de « reconnaître que Total aurait dû analyser précisément ces impacts dans les pays producteurs et que l’État n’aurait pas dû autoriser un tel projet », indique FNE. L’association de protection de l’environnement ajoute que « Les associations requérantes s’appuient notamment sur un rapport d’investigation, ‘Total carbure à la déforestation à La Mède’ qui, grâce à une enquête de terrain effectuée en Indonésie, rassemble des éléments prouvant que, contrairement à ce que prétend Total, l’huile de palme utilisée pour la bioraffinerie de la Mède est très loin d’être garantie 100 % ‘durable’ « .