🔻 Reboisement : le gouvernement signe une charte pour une forêt « plus résiliente »

Photo d'illustration ©-Elisa-Locci-Fotolia

2001
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Syndicats et interprofessions de la forêt et du bois ont signé mardi 22 décembre une charte qui doit servir de « feuille de route » au volet reboisement du plan France relance.

Afin de rendre « plus résiliente » la forêt française confrontée à des crises sanitaires liées au changement climatique, une charte a été signée par les syndicats et interprofessions de la forêt et du bois. « Le premier des défis c’est évidemment le changement climatique qui bouleverse beaucoup d’écosystèmes forestiers« , a déclaré lors d’un point presse le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie, en visioconférence avec l’ensemble des acteurs de la filière de la forêt et du bois.

Le volet agricole du plan de relance prévoit 200 millions d’euros pour la forêt, dont 150 millions d’euros pour reboiser des forêts parfois gravement touchées par la sécheresse et des attaques d’insectes sur les arbres, comme les scolytes. Ces coléoptères creusent des trous dans les arbres fragilisés par la sécheresse. Pour favoriser la résilience des forêts face au réchauffement, Philippe Gourmain, expert forestier et intervenant lors de cette conférence, a notamment prôné une « dilution des risques« , par le biais notamment de la « diversification des essences, des provenances, produire des provenances davantage du sud de la France et de l’Europe, et la diversification des traitements« .

Le ministre a été interpellé vers la fin de la conférence par Sylvain Angerand, de l’association Canopée, qui a dénoncé un plan de relance de la forêt « basé sur énormément de coupes rases suivies de plantations essentiellement en monoculture« . Pour l’ONG, qui a dénoncé une opération d' »enfumage« , « ce plan n’est pas un plan d’adaptation de la forêt aux changements climatiques mais aux besoins de l’industrie« . « Pour moi une forêt se protège et une forêt se cultive« , a répondu le ministre, qui a estimé que la forêt « est un espace de protection au titre de son bénéfice environnemental, c’est un espace sociétal et c’est un espace aussi de culture« .

Il a rappelé que la forêt progresse de 0,7 à 1% en superficie par an, et « a doublé depuis le XIXe siècle« , tout en dénonçant le fait que la France « importe du bois pour faire de la construction bois » : « je récuse le fait qu’une forêt qui ne soit pas cultivée aurait un meilleur bénéfice environnemental« , a-t-il conclu.