Un rapport de la Cour des comptes européenne montre que les Etats membres n’atteignent pas leurs objectifs de réduction des risques liés à l’utilisation de pesticides.
Après que la Cour des comptes française a épinglé la France sur l’échec des plans Ecophyto sur la réduction de l’utilisation des pesticides, c’est au tour de la Cour des comptes européenne d’ajouter son grain de sel avec un rapport publié le 5 février, qui déplore l’insuffisance des actions mises en place par la Commission européenne et les États membres pour atteindre l’objectif de réduire les risques liés à l’utilisation des pesticides dans l’UE. [ihc-hide-content ihc_mb_type= »show » ihc_mb_who= »1,2,3,4,5″ ihc_mb_template= »1″ ]
La Cour critique tout d’abord le retard pris par les États membres dans la transposition de la directive sur une utilisation durable des pesticides. Les agriculteurs recourent peu aux substances dites à faible risque : seulement 16 sur 487 sont utilisées dans les champs européens (3%).La lutte intégrée contre les ennemis des cultures oblige normalement les agriculteurs européens à utiliser des pesticides en dernier recours. Cette mesure est d’autant moins respectée qu’elle ne conditionne pas l’attribution des aides versées au titre de la politique agricole commune (PAC). Résultat : environ 350.000 tonnes de substances actives sont utilisées dans l’UE chaque année, posant des risques pour la qualité des eaux et des sols, la biodiversité et les écosystèmes.
La Cour souligne par ailleurs que la Commission européenne n’est pas en mesure de contrôler les effets ou les risques résultant de l’utilisation des pesticides en l’absence de critères clairs de suivi. Quant aux données des Etats membres, elles manquent d’actualisation et d’harmonisation. « L’entrée en vigueur d’une nouvelle politique agricole commune en 2021 offrait la possibilité de s’attaquer [au problème des pesticides] de manière appropriée, mais l’occasion n’a malheureusement pas été saisie », a déclaré Samo Jereb, responsable du rapport.
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