Un projet d’arrêté portant modification de l’arrêté du 26 décembre 2019 portant obligation d’équipement de dispositifs de dissuasion acoustique pour les chaluts pélagiques dans le golfe de Gascogne est actuellement en consultation jusqu’au 20 novembre.
Chaque hiver, un grand nombre d’échouages de cétacés est recensé sur les plages françaises. Sur l’année 2019, on comptait environ 2087 échouages. Ces morts massives sont provoquées en grande partie par la pêche accidentelle. Pour lutter contre l’échouage des cétacés, les ministères de l’Agriculture et de la Transition écologique envisagent d’élargir l’utilisation des Pingers, dispositifs de dissuasion acoustiques installés sur les bateaux de pêche. « Le Conseil international pour l’exploration de la mer (CIEM) estime dans son avis du 26 mai 2020 que l’équipement de ces navires réduirait de 21 % le total des captures accidentelles en mer », défendent les ministères. Ils ont porté en consultation jusqu’au 20 novembre l’arrêté portant modification à celui du 26 décembre 2019 obligation d’équipement de dispositifs de dissuasion acoustique pour les chaluts pélagiques dans le golfe de Gascogne. L’idée est d’élargir cette obligation à tous les chalutiers pélagiques, qu’ils soient simples ou doubles, ainsi qu’aux chalutiers démersaux en paire, peu importe leur taille.
Les Pingers sont des balises acoustiques qui émettent des impulsions sonores puissantes pour repousser les cétacés et ainsi les maintenir à distance des bateaux afin d’éviter la pêche accidentelle. Bien que ce dispositif présente des avantages en termes de protection des cétacés, leur utilisation inquiète certaines ONG dont Sea Shepherd. En août 2020, l’organisation décidait d’attaquer l’État en justice pour faire interdire l’usage de ces répulsifs acoustiques. Sea Sheperd dénonçait dans un communiqué les risques que les Pingers pouvaient avoir sur les dauphins. « L’idée même derrière l’usage des répulsifs acoustiques est d’exclure les dauphins de leur zone de nourrissage et de leur habitat naturel (pour laisser le champ libre aux bateaux de pêche) » estimait l’ONG. Elle ajoute que la puissance de ces émetteurs acoustiques dépasserait les seuils au-delà desquels la nuisance sonore est considérée comme du harcèlement d’espèce protégée, « ce qui est interdit par la loi ».
En 2019, l’Observatoire Pelagis qui rassemblent les programmes d’observation et d’expertise sur la conservation des populations de mammifères et oiseaux marins, nuançait l’utilisation des répulsifs « Il n’y a pas d’outils miracles. Il faudrait avoir une observation constante des pêcheries, où et comment ça se passe. À partir de là on pourrait prendre les décisions les plus adaptées » expliquait alors Willy Dabin, ingénieur d’études à l’Observatoire Pelagis. Il soulignait l’importance de se méfier de la pollution sonore et de la dégradation des milieux que pouvait entraîner les pingers mais rappelait également qu’il fallait travailler en étroite collaboration avec les pêcheurs de manières constante pour obtenir la meilleure des solutions à toutes les problématiques.