Plainte contre une « pollution » persistante au pied des calanques de Marseille

Photo d'illustration © orythys de Pixabay

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Au pied du parc national des calanques à Marseille, scintille une eau turquoise. Mais derrière l’image de carte postale, des habitants s’inquiètent d’une pollution aux métaux lourds héritée d’un ancien site industriel fermé en 2009 et ont déposé plainte mardi 30 juin.

Une pollution aux métaux lourds des calanques de Marseille, héritée d’un ancien site industriel fermé en 2009, provoque l’ire des habitants. Sur les marches du Palais de justice de Marseille, ils sont une cinquantaine pancarte à la main à s’être rassemblés avant de déposer plainte contre X auprès du procureur pour « mise en danger de la vie d’autrui« . [ihc-hide-content ihc_mb_type= »show » ihc_mb_who= »1,2,3,4,5″ ihc_mb_template= »1″ ]

« Si cette plainte ne vise personne en particulier, elle est destinée à remonter le fil des responsabilités des pouvoirs publics, de la mairie à la préfecture, en passant par le département, et les propriétaires des sites pollués« , explique Julie Andrieu, l’avocate des plaignants – six associations de quartier et de défense de l’environnement ainsi que 22 habitants. « Cette pollution est bien connue des pouvoirs publics depuis des années, mais (…) rien n’a été fait dépolluer le site« , dénonce l’avocate. L’usine Legré Mante implantée depuis 1784 à La Madrague-de-Montredon, un quartier du sud de Marseille, a fabriqué de l’acide tartrique utilisé principalement dans les secteurs vinicole, alimentaire et pharmaceutique, jusqu’à sa liquidation judiciaire en 2009.

Depuis, la présence d’arsenic, de mercure, de trichloréthylène ou encore d’amiante à des taux dépassant les seuils recommandés ont été relevés sur le site, affirment les plaignants. Racheté par le fonds d’investissement suisse Ginkgo, spécialisé dans la réhabilitation de sites pollués, l’ancienne zone industrielle fait l’objet d’un projet de construction d’immeubles d’habitation.

« Nous ne sommes pas contre ces constructions mais nous voudrions être associés au projet et informés des travaux qui nous font craindre une plus grande exposition encore à la pollution. On ne peut pas se contenter de leur engagement à ne pas travailler les jours de vent« , déplore Lionel Thierriaz, un habitant. Le problème de « cette pollution c’est qu’elle ne se voit pas. Des baigneurs viennent tous les jours s’allonger sur des crassiers (résidus provenant d’usine métallurgique) car ils ne voient que l’image paradisiaque« , souligne Me Andrieu.

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