L’Elysée a chargé François-Henri Pinault de mobiliser l’industrie de la mode et du luxe, afin de réduire l’impact environnemental du secteur, a-t-on appris jeudi 16 mai auprès du ministère de la Transition écologique.
Le PDG de Kering, François-Henri Pinault, a été appelé par le gouvernement à réunir autour de lui un groupe de patrons représentatifs du secteur de la mode, afin de réduire l’impact environnemental du secteur. La production vestimentaire mondiale a doublé ces 15 dernières années. Une personne achète 60% de vêtements de plus qu’il y a 15 ans, et garde chaque pièce deux fois moins longtemps, selon une enquête McKinsey citée par Greenpeace en 2016. Les marques multiplient le nombre de collections. Or les impacts écologiques sont nombreux : pollutions chimiques issues des usines ou des pesticides utilisés dans les champs de coton, usage intensif d’eau et d’énergies sources de réchauffement. « Dans le cadre du One Planet Lab, qui regroupe des acteurs et des penseurs de la transition écologique, le président de la République a demandé à un groupe de PDG de la mode dont Francois-Henri Pinault, de mener une mission pour mobiliser une masse critique d’acteurs mondiaux du textile« , a indiqué la secrétaire d’Etat Brune Poirson. L’objectif est de fixer une série d’engagements et propositions, qui seront présentés lors du G7 de Biarritz en août. « Le secteur de la mode a encore beaucoup de travail à mener pour modifier son modèle (…): c’est le deuxième secteur industriel le plus polluant au monde« , souligne la secrétaire d’Etat, pour qui « il faut lui donner une direction« . « Et la France, compte-tenu de son leadership économique et culturel dans le secteur de l‘habillement, se doit d’être exemplaire« . Lancé par le gouvernement, le « One Planet Lab », impliquant industriels, chercheurs, économistes, se veut un laboratoire d’idées pour la transition écologique. Le but étant de faire des recommandations aux décideurs politiques et de générer une « masse critique » d’acteurs. Les participants à ce « Lab », parmi lesquels la directrice du développement durable de Kering, se sont réunis pour la première fois en mars. Ils ont présenté de premières idées à M. Macron qui, selon l’Elysée, compte en pousser certaines lors d’échéances internationales comme le G7 de Biarritz et le sommet climat de l’ONU à New York en septembre.
Certains créateurs de mode n’ont pas attendu l’appel lancé par l’Elysée afin de mobiliser l’industrie de la mode et du luxe autour de François-Henri Pinault pour réduire leur impact environnemental, a écrit le samedi suivant la créatrice Agnès b. dans une lettre ouverte au milliardaire. « Certains jeunes créateurs ont déjà initié une mode éco-responsable sans bruit ni publicité« , relève dans sa lettre la créatrice française, de son vrai nom Agnès Troublé, connue pour faire fabriquer 40% de ses vêtements en France et son engagement pour l’environnement avec la fondation Tara pour les océans. « Il y a plein de choses différentes dans le secteur de la mode« , du luxe à la « fast fashion« , avec des pratiques très différentes, relève encore Agnès b. auprès de l’AFP.