Le gouvernement a mis en consultation une série de projets d’arrêtés contraires à l’avis du CEGA concernant la chasse des tourterelles des bois, des courlis cendrés et de la barge à queue noire; ainsi que sur les chasses traditionnelles.
Début juillet, le nouveau Conseil d’Experts de la Gestion Adaptative (CEGA) recommandait dans son premier avis la suspension de la chasse à la Tourterelle des bois et du Courlis cendré, et un quota pour la barge à queue noire. En réponse, le gouvernement prépare une série d’arrêtés, examinés le mardi 2 juillet par le Conseil national de la chasse et de la faune sauvage (CNCFS). Le Ministère de la transition écologique et solidaire souhaite ainsi autoriser la chasse de 30 000 Tourterelle des bois et de 6 000 Courlis cendré pour la saison 2019-2020 en France métropolitaine, mais de suspendre la chasse de la Barge à queue noire pour un an. La Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) s’est insurgée de ces décisions: « peu soucieux des éléments scientifiques justifiant l’arrêt de la chasse à la Tourterelle des bois et du Courlis cendré le ministère n’a suivi aucun des avis » du CEGA. « Le ministère ne fait que répondre à ‘la commande de la Fédération nationale des chasseurs’ qui avait soutenu Macron aux élections européennes de mai dernier. » [ihc-hide-content ihc_mb_type= »show » ihc_mb_who= »1,2,3,4,5″ ihc_mb_template= »1″ ]
France Nature Environnement (FNE) a renchéri en affirmant qu’il est « inadmissible que le gouvernement se soit appuyé, selon ses propres termes, sur ‘L’avis minoritaire des 6 experts désignés par la Fédération nationale des chasseurs’ pour prendre sa décision. […] Le gouvernement fait part d’un parti pris inacceptable. » La LPO préconise une quota de prélèvement « ZERO » pour ces deux espèces, rappelant que les effectifs de la tourterelle des bois et du courlis cendré ont chuté respectivement de 48% et de 68% depuis 2001 en France. Concernant la barge à queue noire, l’ONG approuve le moratoire sur la chasse mais réclame qu’il porte sur une durée de trois ans au lieu d’une année. FNE est allée plus loin en réclamant un moratoire de 5 ans sur la chasse concernant ces trois espèces. « Chez tous nos voisins européens, la barge à queue noire et le courlis cendré sont protégés : la France est le dernier pays d’Europe où ces deux espèces sont encore chassables, rappelle l’ONG. De plus, les accords internationaux sur les oiseaux migrateurs, signés par la France, prévoient que ces espèces ne doivent pas être chassées. » Les projets d’arrêtés sont en consultation publique jusqu’au 25 juillet pour la tourterelle des bois, le courlis cendré et la barge à queue noire.
Le renouvellement des autorisations des chasses dites « traditionnelles » est également soumis à consultation jusqu’au 27 juillet, avec 11 projets d’arrêtés annuels pour la saison de chasse 2019-2020. Il s’agit de la chasse des grives et du merle noir à l’aide de gluaux dans 5 départements de PACA (quota de 42 500 oiseaux); de la chasse de l’Alouette des champs à l’aide de pantes et matoles dans 4 départements du Sud-ouest (quota de 106 500 oiseaux); de la chasse des grives et du merle noir aux tenderies (filets) dans les Ardennes (quota de 5 800 oiseaux); de la chasse du Vanneau et du Pluvier doré à l’aide de tenderies, également dans les Ardennes (quota de 1 230 oiseaux). « Sous prétexte de ‘traditions’, le Ministère de la transition écologique et solidaire veut, comme les années précédentes, autoriser diverses pratiques cruelles de piégeage de centaines de milliers d’oiseaux« , a affirmé la LPO.
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