Le projet de loi de finances 2019 dévoilé mercredi par Bruno Le Maire et Gérald Darmanin met l’accent sur « investir dans la transition écologique ». Mais la biodiversité n’y figure pas…
Quoiqu’aride, la lecture du dossier diffusé à l’occasion de la conférence de presse des ministres de l’économie et des comptes publics, au cours de laquelle ils ont dévoilé les grandes lignes du budget de l’Etat pour 2019, est riche d’enseignements. En préambule le gouvernement affirme dans ce document sa détermination à tenir ses engagements : « 2019 ne sera pas seulement une année de continuité. 2019 sera l’année de l’accélération.
Accélération de la baisse du déficit public et des prélèvements obligatoires.
Accélération sans précédent du soutien au travail et à nos entreprises.
Accélération des réformes de solidarité en faveur des plus vulnérables.
Accélération des investissements pour l’avenir et la transformation publique ».
On comprend en poursuivant la lecture que c’est au titre de « l’accélération des investissements pour l’avenir » que la transition écologique sera prise en compte. En effet, parmi les « principales mesures budgétaires et fiscales »mises en avant dans la communication gouvernementale, le chapitre 6 s’intitule« Investir dans la transition écologique ».
Que trouve-t-on dans ce chapitre ? A côté d’aménagements marginaux de la fiscalité énergétique, tout un paragraphe intitulé « Soutenir les ménages en précarité énergétique ». On y apprend que le gouvernement a décidé d’augmenter le chèque énergie et de « porter son montant moyen de 150 € par an à 200 € par an. Cette revalorisation du chèque bénéficiera à environ 3,7 millions de ménages, quelle que soit leur énergie de chauffage. Ainsi, environ 740 M€ de chèques seront émis en 2019 contre 560 M€ en 2018 ». Il faut noter le « quelle que soit leur énergie de chauffage »: ainsi, le financement de chauffages au fioul ou électriques relève, aux yeux du gouvernement, de l’investissement dans la transition écologique…
Et sur la biodiversité ? Rien. Pas une ligne, pas une seule mention. A moins de considérer comme une action en faveur de la biodiversité le fait que « la composante de la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP) visant à encourager le recours aux biocarburants, qui est un outil essentiel pour favoriser la transition vers les énergies renouvelables, sera modernisée afin d’inciter encore davantage à l’incorporation de biocarburants ».
Il faut poursuivre la lecture jusqu’aux annexes, dans les « fiches-mission » et examiner en détail la fiche « Ecologie, développement et mobilités durables »,pour trouver quelques lignes consacrées à « Renforcer les moyens de la biodiversité ».Trois mesures y sont détaillées : l’augmentation de la redevance pour pollution diffuse, la baisse du prix du permis national de chasse de 400 à 200 €, et un recentrage des missions des Agences de l’eau.
Et c’est tout ? C’est tout.