Les Etats-généraux de l’alimentation sont ouverts ce jeudi 20 juillet par le président de la République. Le commissariat général au développement durable (CGDD) entend prendre part au débat en valorisant l’ensemble des connaissances sur les pressions exercées par l’agriculture sur les ressources naturelles (sols, eau, air…) et sur les services de la nature, utilisés ou entretenus par ce secteur.
Quelle est la valeur des pollinisateurs ? 2,9 milliards d’euros pour la France. Comment le sait-on ? La production agricole est évaluée à 33,5 milliards d’euros, le service de pollinisation rendu à l’agriculture correspond à 8,6 % de cette production (2,9 milliards d’euros). Ce taux est aussi appelé indice de vulnérabilité car le danger qui pèse sur les pollinisateurs ferait perdre 8,6 % de la valeur de la production agricole. Ces chiffres sont de 2010, mais les ordres de grandeur changent peu et le ratio bouge peu autour de 9 %. Ce chiffre fait partie de ceux que le Commissariat général au développement durable entend mettre sur la table à l’occasion des Etats-généraux de l’alimentation. Le CGDD a compilé toutes les connaissances disponibles susceptibles d’alimenter les débats. Comment faire évoluer les pratiques agricoles vers des pratiques plus durables, moins émettrices de gaz à effet de serre ? Au-delà des pollinisateurs, quelle valeur donner aux différents services rendus par la nature ? L’analyse de systèmes alimentaires durables territorialisés permet d’identifier la manière dont ces systèmes ont contribué à la mise en oeuvre de pratiques agricoles à priori moins impactantes pour l’environnement ainsi que les facteurs qui ont participé à cette évolution. De même, Le ministère de la transition écologique a lancé depuis 2012, l’évaluation française des écosystèmes et des services écosystémiques (Efese). Ce programme regroupe un ensemble d’évaluations destinées à faire reconnaître l’état de la biodiversité française et de ses multiples valeurs dans l’objectif que celles-ci soient mieux prises en compte dans les décisions publiques et privées, notamment en matière de planification agricole.
Le CGDD rendra toutes ces données disponibles pour enrichir les Etats généraux. Il fera par ailleurs des propositions pour que l’agriculture durable soit soutenue par des outils économiques subventionnels (soutien à l’agriculture biologique) ou contractuels (projets de territoires d’alimentation durable), ou encore qu’elle soit valorisée grâce à un étiquetage environnemental sur les produits. Ces aspects seront ainsi abordés dans un atelier des états généraux de l’alimentation à l’automne, dont le Commissariat général au développement durable et la Direction générale de la prévention des risques assureront le co-secrétariat avec le ministère de l’agriculture.
Lire l’étude EFESE sur le service de pollinisation
Lire l’étude sur les systèmes alimentaires durables territorialisés