Delphinariums : Ségolène partie, la polémique se poursuit

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Le directeur du Marineland d’Antibes envisage un recours contre le dernier décret de la ministre.

« On envisage un recours à coup d’avocats, je les vois lundi, a annoncé le directeur zoologique du Marineland Jon Kershaw, qui ne décolère pas, à l’AFP : Je ne sais pas ce qui est possible de faire légalement mais ce qui nous a le plus choqués c’est l’interdiction de la reproduction pour les dauphins. Le reste de l’arrêté, on savait. Ce qui me chagrine le plus, c’est que tout ce dossier a été fait avec notre collaboration (… Le dernier arrêté de 1981 était obsolète et nous nous étions nous-mêmes imposés de vastes améliorations », a-t-il ajouté.  Pour les orques, Marineland avait anticipé l’arrêté publié le 6 mai et déjà commencé à mettre ses quatre orques sous contraceptifs, sous la forme d’un liquide ajouté aux rations de poisson, « chaque jour, comme la pilule ».

Mais pour les dauphins, « cela nous condamne à séparer des groupes familiaux unis et ce n’est jamais bien de jouer avec les hormones, proteste M. Kershaw, qui supervise une soixantaine de soigneurs. Cet arrêté a été fait pour le bien-être animal. Or, on va faire souffrir des animaux pour faire plaisir à des activistes, je ne peux pas appeler ça autrement que de la maltraitance! ».

Dans une lettre ouverte publiée cette semaine, les soigneurs du parc déplorent eux aussi cette « incohérente décision », estimant que « si la reproduction est interdite, c’est maintenant que commence la maltraitance ». Ce à quoi la fondation Brigitte Bardot, qui soutient l’arrêté, a répliqué : « Si les soigneurs du Marineland d’Antibes se préoccupent soudainement de répondre aux besoins naturels des dauphins qu’ils maintiennent prisonniers, alors qu’ils leur offrent enfin la liberté ! ».

Premier employeur de travailleurs saisonniers dans les Alpes-Maritimes, Marineland, qui emploie 160 salariés à temps plein (et 500 saisonniers entre avril et août), accueille environ 850 000 visiteurs par an. Un arrêté du ministère de l’environnement du 6 mai a imposé des règles plus strictes aux delphinariums et a interdit leur reproduction en captivité.