La justice brésilienne veut suspendre projet de Total pour protéger le corail

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Le parquet brésilien a recommandé la suspension d’un projet d’exploration pétrolière auquel participe Total à l’embouchure de l’Amazone, le temps d’évaluer l’impact environnemental sur des récifs coralliens.

La recommandation date du 3 mai et a été envoyée par le procureur général de l’État d’Amapa (nord) à l’Agence environnementale brésilienne (Ibama), lui demandant de suspendre les licences d’exploration. L’Ibama a dix jours ouvrables pour prendre une décision. Si l’organisme ne suit pas les recommandations de la justice, le procureur peut encore déposer un recours juridique. « Alors que l’Ibama avait déjà identifié des lacunes dans l’étude d’impact environnemental présentée par Total, cette demande du procureur confirme que Total préfère minimiser les risques plutôt que de reconnaître que ce projet est dangereux, affirme mardi Edina Ifticène, chargée de campagne pour Greenpeace France, dans un communiqué. La seule décision censée est de renoncer à toute exploration pétrolière dans l’embouchure de l’Amazone », conclut-elle.

L’ONG, qui a déjà organisé plusieurs manifestations en France et au Brésil contre ce projet de Total en partenariat avec BP et Petrobras, assure que l’exploration pétrolière dans cette région peut représenter un danger pour une grande barrière de récifs découverte en 2016. « L’exploration dans une zone proche du récif, sans étude d’impact environnemental adéquate, peut causer des dommages irréparables à ce biome (ensemble d’écosystèmes caractéristique d’une aire biogéographique) unique et peu connu, argumente le procureur dans sa recommandation. Les informations de la compagnie d’exploration elle-même confirment qu’une éventuelle fuite de pétrole (…) pourrait affecter l’environnement marin (…) non seulement au Brésil mais aussi dans les pays voisins, en particulier dans la région des Caraïbes », souligne-t-il.

Total nie toutes ces accusations et assure au contraire que le puits le plus proche se trouve à 28 km des récifs et que les enquêtes publiques confirment l’absence d’impact environnemental.