L’objectif Zéro Phyto de la France a été renforcé par un arrêté prohibant l’utilisation de pesticides de synthèse dans plusieurs nouveaux espaces, tels que les hôtels, les cimetières et les campings, à l’horizon 2022.
Jeudi 21 janvier, un arrêté interministériel relatif au Zéro Phyto a été publié, étendant l’application de la loi Labbé à de nouveaux espaces, dont les hôtels, campings, cimetières, équipements sportifs, parcs d’attractions, zones commerciales et établissements sociaux et médico-sociaux ; qui devront se passer des pesticides de synthèse d’ici le 1er janvier 2022. La loi Labbé, votée en 2014, représentait un premier pas de la France vers l’abandon des produits phytosanitaires.
Parmi ses effets phares, l’interdiction d’utiliser ces produits pour les collectivités territoriales en 2017 puis pour les jardiniers amateurs, depuis 2019. « Malgré ces interdictions, ce sont pourtant près de 20 millions d’hectares de zones non-agricoles qui passaient jusqu’à présent au travers des mailles du filet. L’arrêté publié ce 21 janvier, vient ainsi apporter un rectificatif non-négligeable en incluant de nouvelles zones accueillant du public« , affirme dans un communiqué l’association Néo, initiatrice de l’arrêté avec le sénateur du Morbihan Joël Labbé.
Ces derniers soulignent toutefois l’absence de certaines zones pourtant importantes : ainsi, les forêts privées, qui représentent pourtant 74% du parc forestier métropolitain, ne figurent pas dans le texte de l’arrêté. « 40 pesticides de synthèse, dont 23 à base de glyphosate, sont encore autorisés dans nos forêts. De même, l’absence de zones telles que les voies ferroviaires, les autoroutes ou les zones de stockage des entreprises témoigne d’une ambition encore trop faible des pouvoirs publics. » L’association Noé dénonce également un manque de sanctions en cas de non respect de la loi.
« En plus de prévenir de nombreuses pathologies humaines, le non recours aux pesticides de synthèse permet de laisser une place accrue à la végétation spontanée, condition indispensable pour fournir un habitat et des ressources alimentaires à de nombreuses espèces animales« , explique Noé. Le Zéro Phyto permet ainsi un fonctionnement viable des écosystèmes et favorise des services comme la fertilité des sols ou la pollinisation plus que nécessaires à l’être humain.