🔻 Vers des pratiques agroécologiques plus responsables dans les plantations de palmiers à huile

Photo d'illustration ©Sarangib de Pixabay

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En partenariat avec la société de plantation ANJ, installée dans plusieurs régions d’Indonésie, le Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement) travaille sur une transition vers des pratiques agroécologiques plus responsables dans les plantations de palmiers à huile.

Depuis 2014, le Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement) est engagé dans un partenariat avec la société de plantation ANJ (PT Austindo Nusantara Jaya Tbk) installée dans plusieurs régions d’Indonésie. Le groupe ANJ est membre de la Table ronde pour une huile de palme durable (RSPO) depuis 2017. Ce label a pour objectif la promotion et la certification de pratiques durables dans la production d’huile de palme, une filière agricole accusée notamment d’entraîner une importante déforestation. Une des filiales du groupe ANJ a récemment reçu la médaille d’or du Prix Poper Emas, décerné par le ministère indonésien de l’Environnement et des Forêts. Elle est la première plantation de palmiers à huile à obtenir cette distinction. Cela a été possible grâce à des efforts considérables pour rendre la culture de palmiers à huile plus écoresponsable.

Depuis  plusieurs décennies le Centre de coopération internationale met en place avec des partenaires locaux des changements de pratiques essentiels en matière de durabilité. Le Cirad travaille depuis quelque temps avec ANJ sur une transition vers des pratiques agroécologiques plus durables notamment au travers du développement d’une économie circulaire. Le secteur de l’huile de palme est souvent critiqué en raison de ses enjeux socio-écologiques, notamment en Asie du Sud-Est. Les projets développés avec la société de plantation de palmiers à huile ANJ concernent l’optimisation de la gestion de la fertilité des sols, l’apport raisonné en intrants, la lutte intégrée contre les parasites et le compostage à grande échelle des déchets organiques.

« Pour chaque tonne d’huile extraite, l’industrie du palmier à huile doit traiter 1 tonne de déchets organiques solides, les rafles, et environ 2,5 tonnes de déchets liquides, les effluents », explique le Cirad. « Alors que ces déchets constituaient un problème environnemental sérieux dans les années 1980, les plantations les recyclent désormais comme engrais organiques dans leurs parcelles ». Le mécanisme appliqué ici est celui d’une économie circulaire. Le principe est de produire des biens et services tout en limitant la consommation, le gaspillage des matières première et des sources d’énergies non renouvelables. Elle a pour but d’éliminer la notion de « déchet ». Dans les plantations d’huile de palme, les déchets rejetés ont une forte teneur en éléments nutritifs et en carbone organique et ne contiennent pas d’éléments toxiques. Ils ont des effets bénéfiques sur la production des palmiers et permettent de substituer partie des engrais chimiques habituellement utilisés en plantation par ces amendements organiques naturels.

Les recherches menées par le Cirad en partenariat avec des sociétés privées de plantation de palmiers à huile, comme le groupe ANJ, ont pour objectif de produire des connaissances sur les systèmes de culture du palmier à huile. Les équipes de recherche consolident ces données sur le terrain dans des environnements agroécologiques diversifiés. Ces connaissances permettent enfin d’accompagner les plantations vers des pratiques non seulement plus efficientes, mais aussi plus respectueuses de l’environnement.