La Commission Européenne a approuvé un nouveau cadre statistique pour tenir compte de la contribution de la nature à l’économie mondiale.
Le Programme pour le développement durable des Nations-Unies reconnaît la nécessité de développer des indicateurs pour mesurer les progrès au-delà du PIB. Dans cette perspective, la Commission européenne a lancé l’initiative « Beyond GDP » en 2009 afin de développer et d’utiliser des indicateurs sociaux et environnementaux et une comptabilité qui aident à mesurer les progrès de manière holistique, au-delà du PIB. « Alors que la nature apporte une contribution substantielle à notre économie, elle est largement invisible dans nos statistiques économiques, affirme Virginijus Sinkevičius, commissaire européen chargé de l’environnement, des océans et de la pêche. Nous devons transformer notre façon de voir et d’apprécier la nature et faire en sorte que sa contribution à notre vie fasse partie de l’équation économique. Pour cela, nous avons besoin de méthodes solides pour suivre les investissements, les impacts et les dépendances vis-à-vis de la nature. »
Ainsi, un nouveau cadre statistique visant à mieux prendre en compte la biodiversité et les écosystèmes dans la planification économique nationale et la prise de décision politique a été approuvé mercredi 10 mars par la Commission européenne. Il permet aux pays du monde entier d’utiliser un ensemble commun de règles et de méthodes pour suivre l’évolution des écosystèmes et de leurs services. La Commission européenne a soutenu les Nations unies dans l’élaboration de ce cadre grâce aux contributions de scientifiques, de statisticiens et de décideurs politiques. Le nouveau cadre va au-delà de la statistique communément utilisée qu’est le produit intérieur brut (PIB) et garantit que les « comptes » du capital naturel – les contributions des forêts, des océans et des autres écosystèmes – complètent les comptes économiques existants.
« Le nouveau cadre constitue un pas important […], car il pourrait réorienter fondamentalement la planification économique et politique vers le développement durable« , affirme Virginijus Sinkevičius. En conformité avec ce nouveau cadre de comptabilité du capital naturel, des statistiques et des tendances européennes sur l’étendue des différents écosystèmes, leur état et les services écosystémiques ont été produites à travers le Projet d’innovation en matière de connaissances sur la comptabilité intégrée du capital naturel, développé par la Commission européenne et l’Agence européenne pour l’environnement. Prochainement, la Commission proposera par ailleurs la révision du règlement sur les comptes économiques européens de l’environnement (CEEE) afin d’étendre son champ d’application et d’inclure un nouveau module sur la comptabilité du capital naturel.