🔻 Deux scénarios envisagés pour sauver les populations thon albacore de l’effondrement

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La Commission des thons de l’Océan Indien a débuté le 7 juin 2021. Au menu : comment sauver les thons albacores – surpêchés dans l’océan Indien – de l’exctinction ? Deux propositions majeures émergent opposant les Maldives, les États côtiers à l’Union européenne, un des principaux acteurs de la surpêche.

En 2019, les prises totales de thon albacore dans l’océan Indien s’élevaient à 427 240 tonnes, soit plus que le quota de 403 000 tonnes prescrit par le comité scientifique de la Commission des thons de l’Océan Indien (CTOI). La CTOI, qui a débuté le 7 juin, échangera jusqu’au 11 juin sur la question de la préservation des thons albacores, surpêchés dans l’Océan Indien et menacés d’extinction. L’organisme intergouvernemental chargé de gérer les stocks de thons s’accorde sur un point : la surpêche doit cesser. Deux propositions sont actuellement en discussion. L’une émane des Maldives et est soutenue par des États côtiers comme le Kenya et l’Afrique du sud dont beaucoup, l’autre est présentée par l’Union européenne (UE) – dont les Etats capturent un tiers de tout le thon albacore de l’océan Indien – et bénéficie du soutien de la Corée du Sud et le Japon.

Un premier plan de reconstitution introduit par la CTOI en 2016 n’avait pas réussi à mettre fin à la surpêche. Les Maldives ont proposé en mai 2021 une mise à jour qui reçoit aujourd’hui le soutien de plusieurs ONG environnementales comme le Fonds Mondial pour la Nature (WWF) et la Blue Marine Foundation. La proposition de l’UE, quant à elle, ne convainc pas autant les défenseurs de la nature. Les deux plans proposent des mécanismes différents pour réduire les prises : L’UE demande des réductions par type d’engin. Les Maldives souhaitent que les restrictions soient imposées aux membres de la CTOI, avec des réductions différentes pour les pays en développement, les petits États insulaires en développement et les nations développées. Avec ce plan, les nations de pêche seront libres de répartir leur part entre les différents types d’engins.

Selon un calcul effectué par le Pew Charitable Trusts, le plan de l’UE permettrait de réduire les captures totales à 396 000 tonnes dans le meilleur des cas, mais pourraient également atteindre 417 000 tonnes, dépassant ainsi la limite de 403 000 tonnes. Le plan des Maldives quant à lui, limiterait le total des captures à 383 000 / 393 000 tonnes, selon leur analyse. La Blue Marine Foundation et l’International Pole and Line Foundation (IPNLF) – une organisation qui représente les transformateurs, les détaillants et les distributeurs de thon – ont également estimé que le plan proposé par l’UE conduirait à une capture totale « nettement supérieure » à celle des Maldives, rapporte le site d’informations Mongabay.

« Selon les experts, même [un tel plan] pourrait ne pas suffire à sauver l’espèce. Le WWF et d’autres organisations ont exhorté les parties à la CTOI à plafonner les captures entre 339 000 et 350 000 tonnes et ont décrit le plan des Maldives comme le « meilleur point de départ » » souligne le média.