Afin d’observer la propagation de la maladie de l’encre qui s’accélère dans les forêts d’Île-de-France, les acteurs de la forêt ont développé un outil de suivi « efficace » grâce à la télédétection.
Les châtaigniers des forêts d’Île-de-France font face à la propagation rapide de la maladie de l’encre. Cette maladie entraîne la destruction partielle ou entière du système racinaire ce qui mène à la dégradation de l’arbre, voire à sa mort. L’Office National des Forêts (ONF) est particulièrement attentif à l’évolution de cette maladie d’autant que le châtaignier est la deuxième essence la plus représentée dans la région après le chêne.
Des images de haute définition spatiale des satellites Sentinel-2 (télédétection optique), mises à disposition gratuitement par l’Agence spatiale européenne constituent une source d’information importante pour suivre les forêts franciliennes. « Grâce à ces images et aux données issues du terrain, fournies par les forestiers et les chercheurs, un processus d’apprentissage automatique produit des cartes présentant l’état sylvosanitaire des peuplements là où le châtaignier est le plus concentré. En effet, l’analyse par télédétection est possible et qualitative, seulement dans les zones où cette essence est largement majoritaire (à 80%) », indique l’ONF
Une première série de cartes permet aux forestiers de faire un état des lieux des peuplements de châtaigniers en Ile-de-France, affectés par la maladie de l’encre et le réchauffement climatique. Les analyses fournies par la télédétection permettent d’estimer que 34% des peuplements de châtaigniers franciliens sont fortement touchés par cette crise. « Les cartes issues de la télédétection vont permettre aux forestiers de gagner du temps et de prioriser les zones où programmer des actions de lutte contre la maladie de l’encre. Ce projet est une réponse au besoin de cartographier les dépérissements sur notre région largement touchée par l’encre », souligne Stanislas Witkowski, technicien forestier à l’ONF en Île-de-France dans un communiqué de l’Office.
Ce projet d’observation est issu d’une collaboration entre le DSF – Département de la santé des forêts du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, l’INRAE (l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement.), le CNPF (Centre national de la propriété forestière) et l’ONF. D’après les travaux de l’INRAE il sera possible, à l’avenir, de mettre à jour ces cartes à l’aide d’images satellites. Cela permettra de suivre la vitesse de l’évolution et l’ampleur de la maladie de l’encre.
