Un nouveau rapport, publié par l’Institut socio-environnemental (ISA), rassemble des témoignages d’autochtones vivant sur le territoire Yonomami de près de 10 000 000 hectares au nord du Brésil. Les témoignages reflètent l’abandon par le gouvernement brésilien de ce peuple en proie à de nombreuses problématiques environnementales et sanitaires.
Le rapport intitulé « Xawara – Tracer le chemin mortel du Covid-19 et la négligence du gouvernement dans le territoire Yanomami », rassemble des témoignages du peuple Indigène vivant dans les quelques 9 664 975 hectares au nord du Brésil, à cheval sur les États de Roraima et d’Amazonas. Le document publié par l’Institut socio-environnemental (ISA), une ONG brésilienne puissante, reflète la colère croissante des Yanomami qui se sentent abandonné par les autorités brésiliennes face à la crise sanitaire et aux problématiques environnementales quotidiennes. Les Yanomamis doivent entre autres faire face à l’invasion de mineurs illégaux sur leur territoire, à la pollution des rivières, à la perte de ressources alimentaires ainsi qu’à une vulnérabilité croissante dû à la Covid-19 qui se répand au sein de leurs communautés.
L’agence indigène FUNAI et la police fédérale ont entrepris des opérations pour mettre fin à l’exploitation minière illégale dans le territoire. Seulement, le rapport dévoile que les mineurs réinvestissent les lieux très rapidement après avoir été évacués. Acteurs engagés dans la protection des forêts amazoniennes, les peuples indigènes sont abandonnés par les autorités brésiliennes, mettant non seulement leur environnement, mais également leur santé en danger, selon le rapport qui souligne de nombreux cas de maladies autres que la Covid-19 ont été ignorés par le gouvernement. Il note que, lorsque les professionnels de la santé ont vacciné les Yanomami contre la grippe en 2015, ils ont découvert que 500 indigènes souffraient de maladies respiratoires. Au moins 22 personnes en sont mortes, dont 17 enfants de moins de quatre ans.
Plutôt que de réagir à la détérioration de la situation sanitaire, le rapport affirme que les autorités ont simplement détourné le regard. Entre janvier et septembre 2020, dit-il, l’autorité sanitaire officielle de Yanomami, connue sous le nom de DSEI-Y, « n’a rien dépensé en biens d’équipement et en matériel » et n’a donc pas pu se préparer à la progression de la pandémie. En l’absence d’intérêt de la part des autorités, les Yanomamis ont pris la décision de réduire voire cesser les déplacements entre les communautés et à s’isoler. Ils ont également travaillé intensément pour réduire la mortalité due au coronavirus par le chamanisme et les médicaments traditionnels. Malgré les mesures qu’ils se sont imposés à eux même, le nombre de cas a augmenté de 250% au cours des trois derniers mois sur le territoire.