Les parcs nationaux demandent à Emmanuel Macron de « mettre fin à l’érosion des moyens » qui leurs sont alloués dans un courrier adressé à Emmanuel Macron, relayant une inquiétude partagée par des élus et le syndicat SNE-FSU.
« Nous avons perdu 15% de nos effectifs ces dix dernières années« , alerte Laurent Grandsimon, porte-parole de la conférence des présidents de parcs nationaux, dans un courrier adressé au chef de l’Etat le 21 décembre. Il demande, « peut-être par l’intermédiaire d’un moratoire présidentiel, de mettre fin à l’érosion des moyens des parcs nationaux et ainsi de respecter vos engagements en faveur de la transition écologique et de la préservation de la biodiversité« .
Avec un plan biodiversité en 2018, une nouvelle stratégie des aires protégées attendue début 2021 et l’accueil du congrès mondial de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) en septembre 2021 à Marseille, la France affiche ses ambitions en terme de protection de la nature. Le président de la République s’est engagé à protéger 30% des terres et mer françaises, dont 10% « en pleine naturalité » d’ici 2022. « On ne peut pas continuer à réduire les personnels des parcs nationaux et espérer avoir des résultats en terme de défense de la biodiversité« , explique Laurent Grandsimon à l’AFP. « Nous abandonnons des missions« , déplore-t-il.
Cette inquiétude est partagée par le Syndicat national de l’Environnement-FSU. Le manque d’effectifs limite les actions de sensibilisation à l’égard du public et des scolaires, la possibilité de lutter contre les dégradations dans les parcs et risque de mettre à mal des programmes de suivi de certaines espèces, s’inquiète Sandrine Descaves, syndiquée et technicienne de l’environnement du parc national des Cévennes. La réduction des effectifs se fait « au détriment des yeux et des oreilles du parc, de l’expertise et d’une force d’action sur le terrain avec les habitants« , ajoute-t-elle.
Des élus souhaitent aussi voir renforcer les moyens des parcs nationaux, comme par exemple le député Sylvain Templier, qui avait déposé un amendement lors de l’examen de la loi de finances 2021 pour financer dix emplois supplémentaires dans les parcs nationaux. Le gouvernement avait émis un avis défavorable.