Des scientifiques ont présenté jeudi 22 octobre 2020 des recommandations pour le plan mondial destiné à protéger la nature à horizon 2050, en cours de négociations, dans un article paru dans la revue Science.
Dans un article paru dans la revue Science, des scientifiques ont présenté quelques recommandations pour le plan mondial destiné à protéger la nature d’ici à 2050 actuellement en négociations. Elles visent à aider les négociateurs qui travaillent à l’élaboration de ce cadre mondial, qui sera discuté en 2021 lors de la COP15 sur la biodiversité en Chine. Les objectifs qui avaient été fixés pour la période 2010-2020 afin de protéger les écosystèmes n’ont pas été atteints et la dégradation de la nature se poursuit à un rythme alarmant, menaçant le genre humain lui-même, qui dépend des écosystèmes pour l’air, l’eau potable, la nourriture…
« Si nous n’agissons pas vite et fort aujourd’hui, nous n’arriverons pas à inverser la courbe de tendance d’ici à 2050« , explique à l’AFP Yunne Shin, directrice de recherche à l’IRD et auteure de l’article, issu du travail d’une soixantaine de chercheurs. Les chercheurs ont regardé comment améliorer un premier texte, présenté en janvier, qui sert de base pour les négociations. « Des objectifs bien conçus doivent être très ambitieux, mais aussi réalisables. Nous fournissons les bases scientifiques nécessaires pour que les gouvernements sachent faire la différence entre une ambition faible et une ambition élevée« , indique Paul Leadley, professeur à l’université Paris-Saclay, auteur de l’article, cité dans un communiqué.
Ces objectifs doivent par exemple comprendre « des conditions strictes et des limitations à la compensation » quand des écosystèmes sont détruits, ou encore de réduire le taux d’extinction des espèces, qu’elles soient menacées ou non. Selon le rapport des experts biodiversité de l’ONU (IPBES) publié en 2019, environ un million d’espèces animales et végétales sur les quelque 8 millions estimées sur Terre sont menacées d’extinction, dont « beaucoup dans les prochaines décennies« . « Nous proposons des clés de lecture des différents objectifs de biodiversité, ainsi que des seuils chiffrés pour ces objectifs, afin que leur déclinaison au niveau national et territorial soient la plus tangible et effective possible. Cela constitue une amélioration significative par rapport aux objectifs d’Aichi« , qui n’ont pas été remplis, ajoute Yunne Shin. Les objectifs en cours de négociations ont comme première échéance 2030, puis 2050.