La plateforme RSE a mené des audits auprès des entreprises du CAC 40 et de PME, afin d’analyser leurs impacts sur la biodiversité. Dans une note remise au gouvernement, elle émet dix recommandations.
Si les entreprises françaises ont un impact sur la biodiversité, il existe encore peu de données à ce sujet. Pour y remédier, la Plateforme nationale d’actions globales pour la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) a remis, le 6 mars dernier, un rapport concernant l’empreinte biodiversité des entreprises à Emmanuelle Wargon, Secrétaire d’État auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire. Un audit des entreprises du CAC 40 et de PME a été effectué, qui a permis d’adresser dix recommandations.
La note rappelle ainsi que toute entreprise a, de manière directe ou indirecte, une influence sur un ou plusieurs des facteurs d’érosion de la biodiversité (destruction et dégradation des habitats naturels, surexploitation des espèces, pollutions, introduction d’espèces exotiques envahissantes, changement climatique). « L’impact des activités des entreprises englobe à la fois les impacts liés aux infrastructures et aux sites des entreprises, mais aussi les impacts liés au cycle de vie des produits (extraction, production, transport, utilisation, fin de vie)« , affirme-t-elle. Ainsi, « l’augmentation des échanges commerciaux et l’allongement des chaînes d’approvisionnement favorisent ainsi l’introduction d’espèces invasives, les pollutions diverses, la surexploitation des ressources naturelles.« . Les secteurs du bâtiment et des matériaux peut entraîner l’artificialisation des terres, tandis l’agroalimentaire porte la responsabilité de l’impact des produits phytopharmaceutiques.
La note émet ainsi des recommandations au gouvernement, aux entreprises, aux investisseurs et agences de notation, aux fédérations professionnelles, aux organisations syndicales de salariés et aux acteurs de la recherche. Au gouvernement, elle enjoint de « favoriser l’engagement des entreprises, notamment en publiant à l’attention des entreprises un guide sur les enjeux, les outils et les indicateurs de la biodiversité« , et de « développer la recherche et la connaissance de la biodiversité en favorisant le financement de la recherche sur la biodiversité« . Les entreprises devraient intégrer les enjeux de biodiversité « dans leur stratégie, en s’engageant au plus haut niveau« , et dans leur « reporting extra-financier » ; et elles devraient « mettre en œuvre des politiques ambitieuses de lutte contre la déforestation importée. »
Les investisseurs et agences de notation veilleront à « prendre en compte les enjeux relatifs à la biodiversité dans leurs analyses extra-financières et mieux communiquer sur leurs attentes », tandis que les fédérations professionnelles développeront des outils et des guides d’accompagnement « pour aider les entreprises des secteurs à identifier les enjeux relatifs à la biodiversité pertinents et à rendre compte de leurs impacts« . Enfin, les organisations syndicales de salariés devraient « sensibiliser leurs adhérents aux enjeux de la biodiversité et de la lutte contre la déforestation importée« , et les acteurs de la recherche, « veiller à la pluridisciplinarité des travaux académiques sur le sujet. »