Un nouveau rapport du Fonds mondial pour la nature (WWF) et de l’organisation internationale du travail (ILO) confirme le potentiel des solutions se trouvant dans la nature pour assurer une reprise économique riche en emplois tout en ayant un effet positif dans la réalisation des objectifs de développement durable.
Le 12 octobre 2020, le Fonds mondial pour la nature (WWF) a publié en collaboration avec l’Organisation internationale du travail (ILO) un nouveau rapport intitulé « Nature Hires : How Nature-Based Solutions Can Power a Green Jobs Recovery ». Cette étude confirme le potentiel des solutions fondées sur la nature pour assurer une reprise économique riche en emplois avec des effets positifs dans la réalisation des objectifs de développement durable.
Avec la propagation mondiale du Covid-19 au début de l’année 2020, le monde fait face à une crise sanitaire aux conséquences économiques dévastatrices. Cette crise se mêle à la double crise mondiale du climat et de l’érosion de la biodiversité. Le rapport indique que la pandémie de Covid-19, ainsi que les perturbations économiques et les pertes d’emploi qu’elle entraîne, accentuent encore plus les inégalités dans le monde et menace la prospérité globale. « Elle contribue également aux deux premières crises, car les efforts déployés pour lutter contre le changement climatique sont réduit à néant et les communautés désespérées s’appuient davantage sur les systèmes naturels dont elles dépendent », explique le rapport. Des systèmes naturels qui jouent un rôle essentiel dans le soutien de l’emploi, « quelque 1,2 milliard d’emplois dans des secteurs tels que l’agriculture, la pêche, la sylviculture et le tourisme dépendent de la gestion efficace et de la durabilité d’écosystèmes sains ». Le WWF et l’ILO rappellent également que la moitié du produit intérieur brut (PIB) est, à divers degrés, tributaire de la nature, « La perturbation ou la destruction d’écosystèmes vitaux aura un coût économique, environnemental et social énorme »
C’est ainsi que les deux organisations se sont penchées sur les solutions fondées sur la nature pour envisager une reprise économique. Ces solutions offrent la possibilité de créer immédiatement des emplois « sans préjudice » tout en soutenant une transition économique verte et riche en emplois. Les auteurs insistent également sur le fait que les solutions basées sur la nature permettent un meilleur alignement et une meilleure intégration des secteurs de l’agriculture et de l’énergie avec les objectifs économiques, sociaux, climatiques et de biodiversité. Cela permettrait enfin de réduire le clivage séparant les zones rurales et urbaines.
Le WWF et l’ILO voient dans les conditions générées par la pandémie mondiale une possibilité de beaucoup progresser sur divers thématiques favorisant les solutions fondées sur la nature. Les plans de relance Covid-19 et de relance économique et sociale prévus offre une occasion d’accroître le financement des interventions en faveur de la nature en raison du fort potentiel de création d’emplois et de la capacité des solutions basées sur la nature à intégrer les travailleurs des secteurs qui ont été fortement touché par la pandémie. Le rapport conseil d’investir dans la restauration des écosystèmes intérieurs et côtiers, l’agroforesterie, la foresterie urbaine, la gestion communautaire des écosystèmes les systèmes intégrés d’exploitation des mangroves et des pêcheries, la conception de réserves marines pour améliorer la productivité à moyen et long terme et l’adaptation des écosystèmes.
Les deux organisations préconisent de tirer profit de la crise actuelle pour introduire des politiques qui étaient auparavant considérées comme irréalisables. Il a été relevé que les gouvernements ont effectué des dépenses sans précédent dans le domaine de la protection sociale. Le rapport incite alors les décideurs politiques à utiliser le même schéma de création de portefeuille pour investir sur les solutions fondées sur la nature pour des économies locales et nationales. « Ils devraient également veiller à l’adoption et à la localisation à plus grande échelle des normes relatives aux solutions fondées sur la nature, telles que les normes mondiales de l’UICN pour les solutions fondées sur la nature et les directives de l’OIT pour une transition juste. »
Les auteurs notent que la crise du Covid-19 a démontré la nature interdépendante de nombreux défis des différents écosystèmes. Ils soulignent que les solutions basées sur la nature sont interdisciplinaires et intersectorielles. Pour eux, les décideurs politiques doivent encourager la collaboration intersectorielle afin d’obtenir des résultats concluants. Ils recommandent fortement de profiter des possibilités de s’engager dans les solutions basées sur la nature pour améliorer les connaissances en la matière et stimuler la recherche et le développement.