Une étude publiée par Forest & Finance (F&F) évalue l’investissement de banques internationales dans des entreprises participant à la déforestation de l’Amazonie. La banque française BNP Paribas figure dans le classement malgré une bonne politique pour le secteur forestier à risque.
De grandes banques mondiales ont investi des milliards de dollars dans des entreprise dont les activités peuvent être liées à la déforestation de l’Amazonie. Une étude publiée par Forest & Finance (F&F), rassemble des données et dresse un classement de 50 banques mondiales en fonction de leur politique pour le secteur forestier à risque. La BNP Paribas est 31ème sur 50. Le rapport juge la politique de la banque française bonne mais avec d’importantes lacunes notamment en termes de normes environnementales pour ses clients. Le projet de F&F est d’évaluer les services financiers reçus par plus de 300 entreprises directement impliquées dans les chaînes d’approvisionnement en produits (bœuf, huile de palme, soja, caoutchouc, bois tropicaux…) issus de la déforestation ou dégradation des forêts tropicales d’Asie du Sud-Est, Afrique centrale et occidentale et au Brésil. Les données récoltées ont été utilisés pour identifier les prêts et les facilités de souscription accordés aux entreprises sélectionnées pour la période 2013-2020.
Les banques commerciales identifiées dans cette étude ont été évaluées afin de déterminer la solidité de toute politique publique pertinente pour la prise de décision en matière d’investissement dans le secteur forestier tropical à risque, et ont ensuite été notées en fonction d’une série de critères intégrant des normes environnementales, sociales et de gouvernance. Les politiques de l’établissement français sont majoritairement classées comme « moyennes » notamment en termes d’impact environnemental. L’interdiction des opérations qui convertissent ou dégradent l’habitat naturel n’est que très peu réglementé par la BNP Paribas. Ensuite, les opérations de drainage ou dégradation des tourbières, des opérations qui convertissent ou dégradent les forêts à stock de carbone élevé et les opérations dans les zones protégées ou ayant un impact sur celles-ci doivent être davantage réglementées. Le commerce d’espèces figurants sur la liste rouge de l’UICN ou de la CITES ainsi que l’interdiction d’introduire ou d’utiliser des espèces génétiquement modifiées et pesticides doivent également faire l’objet de plus de surveillance.
Parmi les clients importants de la BNP étant investi dans la dégradation de la forêt amazonienne, on retrouve le Groupe Wilmar, engagé dans la production et la commercialisation d’huile de palme et de sucre. Il y a également Cargill, entreprise spécialisée dans la fourniture d’ingrédients alimentaires et dans le négoce de matière première.