Emmanuel Macron et Edouard Philippe ont demandé à la ministre de l’écologie de leur fournir un avis éclairé sur le projet, auquel le pouvoir affichait jusque-là un soutien sans faille. Manière d’habiller un abandon ?
Comment assumer de passer en force sur un méga-projet d’aménagement et d’artificialisation des sols quand le pouvoir cherche à afficher son image écologique ? Cette difficulté pourrait conduire le gouvernement à remettre en cause son soutien au projet Europacity, dans le triangle de Gonesse, au nord de Paris. Le souvenir de Notre-Dame-des-Landes est évidemment dans toutes les mémoires… [ihc-hide-content ihc_mb_type= »show » ihc_mb_who= »1,2,3,4,5″ ihc_mb_template= »1″ ]
Le groupe Auchan, via sa filiale d’immobilier commercial Ceetrus, associé à l’investisseur chinois Wanda, a reçu le soutien de l’Etat pour construire sur les terres agricoles de Gonesse ce méga-centre commercial : 500 boutiques de luxe, 2700 chambres d’hôtel, un centre aquatique climatisé, une piste de ski artificielle… Le projet aurait pour conséquence d’artificialiser 300 hectares de terres, au détriment dess besoins en alimentation, de la gestion de l’eau, et de la biodiversité. Dans le cadre du projet du Grand Paris, une gare est également prévue pour desservir le complexe.
Alors que le Plan local d’urbanisme de Gonesse a été annulé et que la contestation s’amplfi e contre le projet, la Société du Grand Paris persiste à annoncer le début du chantier de la gare pour le mois de novembre 2019.
Un projet alternatif existe, porté par les opposants à Europacity : le projet CARMA (Coopération pour une ambition rurale et métropolitaine d’avenir), ambitieux programme territorial de transition écologique qui prévoit le maintien de la vocation agricole du Triangle de Gonesse et la création d’emplois dans les filières d’avenir de l’agriculture durable, de l’alimentation, de l’éco-construction, de la rénovation thermique, et de la mobilité durable.
La ministre de l’écologie Elisabeth Borne a entrepris un cycle de consultations tous azimuts, des promoteurs du projet à ses opposants, pour rendre son avis dans les prochaines semaines. Une remise en question du complexe poserait la question de la pertinence de la gare : la ligne 17 qui doit la desservir est déjà fortement. Privée des 30 millions de visiteurs attendus par Europacity, cette ligne aurait-elle encore un sens ?
Les 4 et 5 octobre, les opposants au complexe organisent une marche du triangle de Gonesse jusqu’à l’Hôtel Matignon, avec halte à l’Hôtel de ville de Paris, pour accentuer la pression sur le gouvernement.
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