L’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) et le Ministère de l’Agriculture publient les résultats d’une enquête nationale menée auprès de plus de 46 000 apiculteurs. Selon cette enquête, 30% des colonies françaises ont péri au cours du seul hiver 2017/2018.
En avril dernier, au sortir de l’hiver, c’était la désolation dans de nombreuses exploitations apicoles. L’Union nationale de l’apiculture française (UNAF) avait alors alerté les pouvoirs publics et les élus. Une journée de mobilisation avait été organisée le 7 juin dernier pour enfin obtenir la reconnaissance par l’Etat de ces difficultés. A la suite de cette mobilisation, le ministère a décidé de lancer une enquête qui s’est déroulée de début juillet à mi-aout. Sur les 46 000 apiculteurs interrogés, plus de 13 000 ont répondu, soit 30% des personnes destinataires du questionnaire, un taux de réponse exceptionnel pour une enquête de cette nature. Les détails des résultats ne font pas apparaitre de différence selon la taille du cheptel : la mortalité hivernale a autant frappé les petits apiculteurs que les professionnels. En ce qui concerne les régions les plus touchées, la carte présentée ne permet de dégager aucune grande ligne. On évoque habituellement le taux de 30% de mortalité sur l’année (en saison et en hiver). D’après l’étude, ce taux est intervenu sur 4 mois de l’année. Pourtant, la récolte de miel 2018 en France s’élève entre 18 et 20 000 tonnes. Ces chiffres pourraient indiquer que certaines miellées ont été très bonnes, mais ce n’est pas le cas dans toutes les régions. Pour Gilles Lanio, président de l’UNAF: « comme pour le reste de la biodiversité, les oiseaux et les insectes volants, le déclin de nos abeilles s’accélère. Nous pressons les pouvoirs publics de sortir notre agriculture de sa dépendance aux pesticides. Il faut saisir l’opportunité de la renégociation de la PAC pour réorienter notre modèle agricole ».