Une nouvelle étude montre que, dans les forêts, la diversité, et dans une moindre mesure, la quantité des micro-habitats peut influer sur la biodiversité, notamment chez les oiseaux et les chauves-souris.
Dans les milieux forestiers, les microhabitats des arbres désignent les cavités des troncs, fentes de l’écorce ou encore champignons lignicoles des qui peuvent être source d’abri et de nourriture pour une faune variée. Ils sont souvent associés aux vieux arbres ou aux arbres morts et constituent ainsi l’un des indicateurs potentiels de la biodiversité forestière. Dans la publication éditée dans « Journal of Applied Ecology », l’Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture (Irstea) en partenariat avec l’office National des Forêts et les Réserves naturelles de France montre comment mieux comprendre les facteurs d’influence de ces microhabitats des arbres et leur rôle potentiel d’indicateur de la biodiversité forestière à travers l’analyse de 3 groupes taxinomiques : oiseaux, chauve-souris et coléoptères saproxyliques. Les chercheurs ont exploré le lien entre la richesse et l’abondance de ces trois groupes et 28 types de micro-habitats répertoriés sur 213 placettes de 15 massifs forestiers français. Certaines forêts étaient exploitées, d’autres, non. « Les chercheurs ont émis l’hypothèse que l’effet positif de la mise en réserve sur la biodiversité est indirectement dû à une augmentation de la proportion de gros éléments structuraux (arbres vivants, bois mort debout et couché, …), indique Irstea dans un communniqué. Ceux-là étant à leur tour, susceptibles de favoriser la quantité et la diversité des microhabitats. » L’influence des microhabitats sur la relation entre la biodiversité et ces gros éléments structuraux ainsi que l’absence ou l’abandon de la gestion forestière a été prouvée pour plusieurs groupes d’oiseaux et de chauves-souris : « pour ces 2 groupes, les analyses démontrent que c’est davantage la diversité des microhabitats que leur nombre qui influe sur la biodiversité ». Dans le cas des coléoptères, l’influence des micro-habitats sur la diversité des insectes n’a pas pu être prouvée, les microhabitats ne pouvant être recensés exhaustivement. « Il ressort de ces travaux de recherche que la corrélation entre microhabitats et biodiversité reste faible, conclut Irstea. En conséquence les microhabitats ne peuvent constituer aujourd’hui un indicateur universel de la biodiversité mais il semble intéressant de les utiliser comme indicateur complémentaire aux autres indicateurs de gestion durable des forêts. »