Les loups provenaient d’une meute suspectée d’avoir spécialisé son alimentation sur un troupeau. Les associations de protection du prédateur dénoncent un « massacre ».
Trois louveteaux ont été tués dans la nuit du 9 août sur la commune de Cipières (Alpes-Maritimes), a indiqué la préfecture, qui ajoute que ce « prélèvement », effectué par la brigade loup de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) appuyée par la louveterie, intervient « conformément à l’arrêté en vigueur », qui autorise le prélèvement de 40 loups pour la période allant du 1er juillet 2017 au 30 juin 2018, ceci « dans un souci d’équilibre entre la préservation de l’espèce et la protection des troupeaux ». L’ONCFS a indiqué dans un communiqué que le troupeau avait déjà été attaqué 40 fois depuis le début de l’année 2017, et que les services de l’Etat suspectaient qu’une meute de loups ait spécialisé son alimentation sur ce troupeau. « A la nuit tombée, [les agents] ont aperçu une meute de 5 loups qui se dirigeait au contact du troupeau. Un des brigadistes en poste, pour défendre le troupeau, a alors procédé réglementairement à un tir successif de 4 cartouches, à plus de 100 m. » L’abattage des louveteaux a été privilégié car leur disparition risque moins de déstructurer la meute en place.
L’Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas) dénonce « un plan loup qui tourne au massacre » et demande « de toute urgence » au ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot, qui a promis de remettre à plat le plan loup avant la fin de l’année, « de freiner la tuerie en cours ». « Vingt jours après l’entrée en vigueur du nouvel arrêté autorisant l’abattage de 40 loups, six loups ont déjà été tués dans la précipitation, sans qu’on sache si les troupeaux étaient efficacement protégés au moment du tir », ajoute l’Aspas dans un communiqué. « Nous nous posons des questions », précise à l’AFP Jean-François Darmstaedter, président de l’association Ferus. « Comment des louveteaux peuvent-ils menacer un troupeau ? Celui-ci était-il bien protégé ? », s’interroge-t-il, indiquant être prêt à discuter de la remise à plat du plan loup, mais uniquement « pour discuter protection des troupeaux, pas pour définir un quota de loups à prélever car cela ne sert à rien de les éliminer. » Selon ces associations, six loups ont déjà été abattus en France depuis l’entrée en vigueur du nouvel arrêté, le 24 juillet : les trois petits loups des Alpes-Maritimes, et trois mâles abattus respectivement à Beaufort (Savoie), à Monetier-les-Bains et à Cervières (Hautes-Alpes). L’ONCFS affirme toutefois que « ces prélèvements associés aux mesures de protection habituelles, participent à une stabilisation, voire une légère régression du nombre d’attaques de troupeau et de victimes. Après une hausse régulière de près de 20% par an entre 2012 et 2015 le nombre d’attaques semble stabilisé depuis 2016. »