Une étude publiée par le Commissariat général au développement durable (CGDD) souligne les excellents résultats du mouvement Terre de liens, qui favorise l’installation d’agriculteurs bio par la souscription de baux ruraux environnementaux.
Le Ministère de l’écologie s’est penché sur les actions du mouvement Terre de liens qui œuvre depuis plusieurs années en faveur de l’installation d’agriculteurs dans des espaces agricoles soumis à une forte pression foncière. Par le biais d’une entreprise d’investissement d’épargne solidaire et d’une fondation, Terre de liens s’est engagée dans la préservation à long terme des terres agricoles et le développement de projets agricoles et ruraux respectant l’environnement. Ces deux structures financières acquièrent des terres qui sont louées à des agriculteurs engagés en production biologique et de proximité. Dans l’objectif de pérenniser des pratiques respectueuses de l’environnement, elles concluent des baux ruraux environnementaux (BRE) avec les agriculteurs locataires. Cet outil foncier a été introduit par la loi d’orientation agricole de 2006 et permet d’inclure des clauses environnementales dans les baux agricoles.
Le mouvement expérimente l’utilisation de BRE en y recourant sur l’ensemble des fermes accompagnées et s’est positionné comme l’un des principaux prescripteurs de BRE à l’échelle nationale. Cette expérience renseigne sur l’effet levier que peut représenter un tel outil pour favoriser les pratiques agroécologiques. D’autre part, les projets agricoles s’inscrivent résolument en faveur du développement de l’agriculture biologique (AB) et des circuits alimentaires de proximité. Enfin, Terre de liens a développé des outils innovants en matière de mobilisation d’épargne solidaire et entend également contribuer au débat public sur les liens entre les formes de propriété, les modes de production agricole et la préservation des écosystèmes. Cette démarche apparaît intéressante en matière de sensibilisation du public sur les questions foncières et agricoles.
L’étude conduite par le CGDD sur 27 fermes Terre de liens comparées à des établissements de taille équivalente en agriculture bio ou conventionnelle montre la très bonne performance environnementale des fermes Terre de Liens ayant fait l’objet d’un diagnostic agro-environnemental. Ces performances vont au-delà des engagements du cahier des charges de l’agriculture biologique ou des clauses environnementales souscrites dans les BRE. Ces systèmes agricoles sont à la fois très autonomes et très diversifiés. Ils répondent aux objectifs des politiques publiques agricoles en matière de biodiversité et d’eau. Leur empreinte environnementale est faible du fait d’une absence de consommation d’intrants de synthèse. La part des infrastructures agroécologiques est généralement très élevée et participe à la préservation de la biodiversité et de la qualité de l’eau. Le maintien et/ou la restauration des prairies naturelles et des parcours constituent aussi un atout de ces systèmes et contribuent à la qualité des produits (lait, fromages, viandes). Certaines de ces fermes contribuent aussi au maintien des races menacées ou à faibles effectifs ainsi qu’aux variétés population de céréales et de maïs.
Les fermes Terres de liens se distinguent souvent par les modes de valorisation de la production fondées sur la transformation et la commercialisation. Elles participent de l’ancrage territorial de la production. La valeur ajoutée ainsi produite permet de conforter des emplois sur des petites structures, comme l’illustrent les deux études de cas annexées à l’étude.