Le 18 mars 1967, le pétrolier géant « Torrey Canyon » heurtait le récif de Seven Stones et se déchirait, déversant dans la Manche quelques 120 000 tonnes de pétrole brut.
Le premier oiseau mazouté, un guillemot de Troïl, est retrouvé mort le 10 avril à Perros-Guirec : la pollution venait d’atteindre la réserve naturelle des Sept-Iles gérée par la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) depuis 1912, célèbre pour ces colonies d’oiseaux de mer et allait provoquer une véritable hécatombe.
L’échouement du Torrey Canyon s’est avéré dévastateur pour de nombreux animaux, et a entrainé une chute des effectifs des oiseaux les plus exposés aux pollutions par hydrocarbures. Le macareux moine, dont la population se remettait alors des abus de chasse en a particulièrement souffert : entre 1966 et 1967, son effectif a baissé de plus de 80% ! On estime que 4 500 oiseaux mazoutés ont été récupérés sur les côtes bretonnes. Au 2 mai, 651 oiseaux vivants, de 11 espèces différentes, avaient été accueillis et soignés dans les centres LPO installés dans l’urgence à Perros-Guirec.
Mais les marées noires, aussi impressionnantes et dramatiques soient-elles, ne constituent qu’une partie des pollutions par hydrocarbures. En effet, ces accidents ne représentent, en volume, que le dixième des hydrocarbures déversés continuellement et mondialement par les déballastages et dégazages, parfois illicites. La LPO porte régulièrement plainte devant la justice pour dénoncer ces actes.