Le Conseil économique, social et environnemental a adopté un avis sur la transition agroécologique, alors qu’une exposition sur ce sujet est en cours sur les grilles du palais d’Iéna.
Dans un contexte marqué par la dérégulation de certains marchés, l’agriculture française, intégrée à un système mondialisé, doit faire face à des défis majeurs : alimentaires, sanitaires, environnementaux, économiques, sociaux, sociétaux, territoriaux et techniques. Le Premier ministre a interrogé le CESE sur les conditions et les modalités selon lesquelles les systèmes de production agroécologiques peuvent apporter des réponses à ces enjeux. Discipline scientifique au carrefour de l’agronomie et de l’écologie, l’agroécologie vise à transformer l’agriculture, mais aussi à repenser l’ensemble des systèmes alimentaires afin de les rendre plus durables. Elle conjugue production agricole et reproduction des ressources naturelles et revêt une dimension à la fois territoriale et globale.
L’agroécologie renforce la fertilité des sols, peut augmenter les performances agronomiques des fermes, réduire leurs coûts et ainsi favoriser leur autonomie et leur résilience. Elle peut aussi améliorer les conditions de vie des agriculteurs et des salariés et contribuer à la revalorisation de leur métier. Aux consommateurs, elle doit fournir une alimentation de meilleure qualité sanitaire et nutritionnelle tout en préservant la biodiversité et les paysages. Elle peut en outre contribuer à la création d’emplois ainsi qu’à la lutte contre la désertification des campagnes.
Les freins au développement de l’agroécologie opèrent à tous les échelons des filières : ils sont économiques, sociaux, cognitifs, mais aussi réglementaires et liés aux politiques publiques. Ils interagissent et créent un ensemble systémique dans lequel la stratégie de chaque acteur renforce celle des autres. S’engager dans la transition agroécologique implique une prise de risques que les démarches collectives contribuent à surmonter. Initiées pour certaines depuis longtemps, elles révèlent le rôle primordial de l’observation, de l’expérimentation et des échanges de pratiques.
En collaboration avec l’INRA, AgroParisTech, et plusieurs autres acteurs partenaires, une série de panneaux destinés à présenter et expliquer les pratiques agroécologiques dans les campagnes françaises sont accrochées sur les grilles du palais d’Iéna jusqu’à la mi-décembre.
« L’agroécologie apporte des réponses pertinentes aux difficultés économiques mais aussi aux enjeux environnementaux, sanitaires, sociaux qui se posent au secteur agricole souligne Cécile Claveirole, rapporteure de l’avis. Grace à cette exposition, nous souhaitons faire découvrir au grand public des méthodes développées avec succès dans nos régions, qui permettent de concilier les exigences de production et d’environnement, au bénéfice de l’ensemble des acteurs de la chaîne, de l’amont aux consommateurs en aval ».
L’avis a été adopté par 154 voix pour, deux contre et 26 abstentions.