Pour se reproduire, évidemment. Une étude conduite à la tour-du-Valat montre que plus la danse est complexe, plus les chances de reproduction sont élevées.
« Danse : frustration verticale d’un désir horizontal ». Cette définition due à Pierre Desproges est parfaitement comprise dans les colonies de flamants roses de Camargue (une des plus importantes colonies de cette espèce dans l’ensemble du bassin méditerranéen), selon une étude menée par Charlotte Perrot, doctorante à la Tour du Valat, sur les parades des flamants roses Pheonicopterus roseus et publiée dans Nature Scientific reports.
Conduites sur 100 flamants âgés de 4 à 37 ans, dont les parades amoureuses ont été filmées et analysées, ces recherches montrent que la complexité des parades est correlée positivement avec le succès de reproduction au niveau de chaque individu. L’explication en est que les flamants qui démontrent les meilleures capacités à mener des parades complexes sont considérés par leurs partenaires potentiels comme dotés de capacités locomotrices supérieures, nécessaires pour la reproduction et pour trouver de la nourriture au moment de nourrir les poussins. Par ailleurs les flamants d’âge intermédiaire sont d’après les résultats les plus efficaces dans leur recherche d’un partenaire chaque printemps, tandis que chez les individus les plus âgés ou les plus jeunes, la moindre capacité à conduire des parades complexes sont respectivement perçues par leurs congénères soit comme un signe de sénescence, soit d’immaturité de leur système locomoteur.