Sa mission : « protéger les défenseurs de l’environnement qui font l’objet de persécutions, de sanctions ou de harcèlement ». Michel Forst est le « rapporteur spécial des Nations Unies sur des défenseurs de l’environnement ». C’est à ce titre qu’il s’est alarmé, vendredi dernier, de la folie répressive déployée par le préfet du Tarn contre les militants qui s’opposent à la construction forcenée de l’autoroute A 69 entre Castres et Toulouse.
Auto-désignés « écureuils », ils sont perchés 24 heures sur 24 dans des arbres, où ils ont parfois édifié des cabanes, ce qui ne facilite pas la tâche des Robocop lourdement armés et caparaçonnés qui s’emploient à les déloger. Alors les forces dites « de l’ordre » recourent à des méthodes de voyous terroristes pour rendre fous ces pacifiques « écureuils ». Ils les assiègent pour empêcher leur ravitaillement en eau et en vivres. Ils font usage de centaines de grenades lacrymogènes, de lanceurs de balles de défense (LBD), de grenades de désencerclement. Un engin blindé est envoyé sur le site. La nuit, ils sont visés par des flashs aveuglants pour les empêcher de dormir. Les argousins ont mis le feu un peu partout sur le site, en dépit du vent qui risque à tout moment de rabattre les flammes vers les arbres qu’occupent les « écureuils ». Des vidéos montrent même ces gendarmes déversant au pied des arbres des produits inflammables. Comment dit-on « mise en danger de la vie d’autrui », en langage policier ?
Voilà pourquoi Michel Forst, en termes diplomatiques mais très clairs, a écrit « Les alertes sur le maintien de l’ordre actuellement employées contre les militants pacifiques sur le chantier #A69 sont alarmantes. Il est indispensable d’apaiser la situation sur place pour que la démocratie environnementale s’exerce ».
« Démocratie environnementale » ? Cette politique de la terre brûlée, au sens strict, vise à protéger militairement le chantier d’une autoroute dont la construction -c’est totalement inédit !- est dénoncée par 1600 chercheurs parmi lesquels plusieurs experts du GIEC. Une autoroute à laquelle 61 % des citoyens des départements concernés sont opposés Et 82 % réclament l’organisation d’un referendum (sondage IFOP). Mais le pouvoir préfère la chasse aux écureuils. Lesquels annoncent qu’ils ne renonceront pas à leur résistance contre l’arbitraire morbide.
Voilà des écureuils qui ne manquent pas de panache !