Environ la moitié des espèces d’oiseaux marins qui nichent sur les îles de la Manche ont vu leur population décliner ces 20 dernières années, en raison notamment de la prédation et du réchauffement climatique, selon une étude publiée jeudi.
Cinq espèces ont en revanche connu une augmentation de leur population, sur les 25 comprises dans le recensement Seabirds Counts, qui englobe Grande-Bretagne, Irlande, îles de Man et anglo-normandes. La majeure partie de la population mondiale de certaines espèces d’oiseaux –puffins cendrés, fous de Bassan ou grand labbes– niche en Grande-Bretagne et en Irlande. Celles-ci abritent plus de la moitié de la population de l’Atlantique Nord de goélands bruns et de guillemots de Troïl, tandis que 30% de la population de l’Atlantique Nord de cinq autres espèces s’y reproduit. Onze espèces, parmi lesquelles le macareux moines ou l’océanite cul-blanc ont diminué. Cinq restent stables et cinq ont augmenté, notamment fous de Bassan et grands labbes. Le tendance ne peut être déterminée de manière suffisamment fiable pour les quatre dernières, en raison de changements de méthodes. Tout en variant selon les lieux et les espèces, le déclin s’explique par la prédation d’espèces invasives, mais aussi le réchauffement climatique: les vents violents emportent les nids et rendent la quête de nourriture plus difficile, la hausse des températures réduit les ressources alimentaires tout comme la pêche. Les goélands communs ont par exemple décliné de 49% à cause de la prédation et de la réduction de l’habitat disponible ainsi que de la diminution des ressources de nourriture. Dans la plupart des sites concernés par le recensement, les macareux moines, classés « vulnérables » face au risque d’extinction, diminuent, mais ils augmentent dans quelques endroits pour des raisons qui demeurent incertaines. « La Grande Bretagne et l’Irlande rassemblant environ 8% de la population mondiale » de l’espèce, « des mesures sont nécessaires pour soutenir les populations et faire activement de leur protection une priorité », souligne Seabird Count dans un communiqué. Par répartition géographique, l’Ecosse compte le plus d’espèces en déclin, mais représente néanmoins 51% de la population d’oiseaux marins de Grande-Bretagne et d’Irlande. En République d’Irlande, 15 espèces sont en augmentation et seulement deux en déclin, tandis qu’en Irlande du Nord, quatre espèces déclinent, six sont stables et sept sont en augmentation. Soulignant l’impact des activités humaines sur les populations d’oiseaux marins, Beccy Speight, directrice générale de la Société royale de protection des oiseaux (RSPB) a relevé que « les preuves montrent que les effort pour la protection » fonctionnent. « C’est à présent à nous de protéger ces oiseaux incroyables pour les générations futures », a-t-elle dit.