Glyphosate: la France « regrette » le rejet de ses propositions de restrictions par Bruxelles

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La France « regrette » que la Commission européenne, qui a décidé jeudi de renouveler l’autorisation du glyphosate dans l’UE pour 10 ans, n’ait pas pris en compte ses propositions visant à restreindre l’usage de cet herbicide controversé, a indiqué le ministère français de l’Agriculture.

Paris s’est abstenu lors d’un vote sur la proposition de Bruxelles, a précisé le ministère dans un message transmis à la presse.  En l’absence de majorité au sein des 27 Etats-membres, il revenait à la Commission de trancher.   « La France n’est pas contre le principe du renouvellement de la molécule », écrit le ministère. Depuis des mois, le gouvernement français répète qu’il ne peut y avoir d’interdiction sans solution.  Mais la première puissance agricole européenne « veut réduire rapidement son usage et encadrer l’utilisation de la molécule, pour en limiter les impacts, et la remplacer par d’autres solutions chaque fois que c’est possible », ajoute le ministère.   Le gouvernement avait donc demandé à la Commission d’encadrer « plus strictement les usages du glyphosate » et suggéré plusieurs propositions.  « La France regrette que cette dernière ne les ait pas retenues », indique le ministère.  Paris a restreint ces dernières années les usages du glyphosate dans le pays, l’interdisant notamment aux particuliers et aux collectivités ou encadrant les doses utilisées par les agriculteurs.  Les ventes de glyphosate ont reculé de 27% depuis la période 2015-2017 en France, selon les chiffres officiels.  L’herbicide continuera « à être encadré » en France, a indiqué le ministère. « Son utilisation sera toujours autorisée là où il n’existe pas d’alternative, et le gouvernement, à travers le plan Ecophyto (d’évaluation des substances utilisées et de recherche de nouvelles molécules, NDLR), continuera à rechercher des alternatives et à accompagner les agriculteurs », est-il ajouté.  Paris avait aussi demandé à la Commission une durée inférieure à 10 ans pour la ré-homologation du glyphosate « afin de pouvoir intégrer les compléments d’analyse (sur les effets du produit sur la biodiversité, NDLR) dès qu’ils seront disponibles ». Une proposition qui n’a pas non plus été retenue.  La question des effets du glyphosate sur la santé n’a de son côté pas été tranchée en l’absence de consensus scientifique sur son éventuelle dangerosité.  Le ministère estime pour sa part que « les agences, y compris (l’Agence de sécurité sanitaire) Anses, reconnaissent (…) que le produit n’a pas d’effet prouvé/avéré sur la santé humaine dans le respect strict des doses et conditions d’utilisation ».