Taïwan : près du tiers des récifs coralliens à l’agonie

Photo d'illustration © MW de Pixabay

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Près du tiers des récifs coralliens de Taïwan sont en train de mourir en raison de phénomènes de blanchissement dus au réchauffement climatique, a annoncé le 13 janvier un réseau d’associations surveillant la santé des écosystèmes marins de l’île.

Une vaste étude conduite l’année dernière sur 62 sites par le Réseau d’observation du blanchissement des coraux de Taïwan (TCBON) a montré que l’île n’avait jamais connu de crise aussi grave. La moitié des récifs de Taïwan ont été touchés par le blanchissement, et 31% sont tellement affectés qu’ils sont en train de mourir, et ne pourront probablement pas s’en remettre.

« C’est comme si les coraux avaient cuit« , a déclaré à l’AFP Kuo Chao-yang, du Centre de recherche sur la biodiversité de l’Academia Sinica. Les récifs coralliens couvrent moins de 1% des fonds marins mais ils offrent abri et nourriture pour un quart des espèces marines. Le blanchissement est un phénomène de dépérissement qui se traduit par une décoloration. Il est provoqué par la hausse de la température de l’eau qui entraîne l’expulsion des algues symbiotiques qui donnent au corail sa couleur et ses nutriments.

Les récifs peuvent s’en remettre si l’eau refroidit, mais ils peuvent aussi mourir si le phénomène persiste. Le faible de nombre de typhons l’an passé, qui permettent généralement de faire remonter les eaux plus froides, a contribué au blanchissement, selon M. Kuo. La plupart des eaux étudiées l’été dernier ont connu une température moyenne supérieure à 30 degrés pendant trois mois. La zone la plus touchée est l’île Lamay ou Petite Liuqiu, dans le sud-ouest, dont 55% des coraux ont subi un blanchissement grave.

Autre signe alarmant, le blanchissement de coraux à Yehliu, dans le nord-est de l’île où les eaux sont plus fraîches. C’est la première fois que le phénomène y est observé depuis 1998. « Les récifs coralliens sont la forêt pluviale des océans. Un récif corallien sans coraux est comme une forêt sans arbres. Les créatures qui y vivent devront partir car elle n’offre ni abri, ni nourriture« , a dit M. Kuo.