Kamtchatka : les animaux marins ont été tués par des micro-algues

Photo illustration ©Natalia Kollegova de Pixabay

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Les morts massives d’animaux marins sur les côtes de la péninsule du Kamtchatka (Extrême-Orient russe) ces dernières semaines sont d’origine naturelle et ont été provoquées par des micro-algues, selon les premiers résultats des analyses présentés lundi.

Depuis quelques semaines, des carcasses d’animaux marins recouvre les côtes de la péninsule russe du Kamtchatka (Extrême-Orient). Des scientifiques ayant analysé les eaux et les plages de la péninsule russe ont conclu mardi à un “désastre environnemental” qui aura des “conséquences à long terme“. Selon les premiers résultats, les morts massives d’animaux marins sont d’origine naturelle et ont été provoquées par des micro-algues.  « Je suis sûr que nous sommes confrontés à un phénomène naturel à assez grande échelle, mais pas rare pour le Kamtchatka », a déclaré lors d’une conférence de presse le vice-président de l’Académie russe des sciences, Andreï Adrianov, cité par les agences russes.

Dans les analyses d’échantillons d’eau, « des concentrations élevées n’ont été observées que pour les (micro-algues du type) Gymnodinium » qui produisent des « toxines qui agissent sur les invertébrés« , a-t-il précisé. Celles-ci auraient également des propriétés « en accord avec le tableau clinique observé : nausées, vomissements et diarrhée » chez les surfeurs et baigneurs, qui ont également rapporté des brûlures des yeux. Le scientifique a ainsi écarté l’hypothèse d’une pollution industrielle en provenance d’un des nombreux sites militaires de cette péninsule sauvage. Ces dernières semaines, des habitants du Kamtchatka ont constaté la présence d’impressionnantes quantités d’animaux marins morts sur les plages de l’océan Pacifique, et souffert de brûlures et de vomissements au contact ou près de l’eau.

Les autorités ont ouvert une enquête pour « violation des règles de gestion des substances et déchets dangereux pour l’environnement » et « pollution marine ». Des experts avaient avancé l’hypothèse d’une fuite de carburant de fusée toxique, et une décharge de pesticides à proximité des plages en question a également été évoquée. Ces hypothèses ainsi que celle d’une pollution aux hydrocarbures, ont par la suite été écartées. Des scientifiques ont également constaté la semaine dernière qu’une nappe de pollution de 40 km de long, composée de micro-algues, dérivait le long des côtes de la péninsule, vers les îles Kouriles que la Russie et le Japon se disputent.

Lors d’une conférence de presse dimanche, l’ONG Greenpeace a indiqué que « la situation ne s’améliore pas », des animaux morts continuant de faire surface sur les plages. Greenpeace a également prélevé des étoiles de mer et oursins trouvés morts afin de les faire analyser, mettant en avant le fait que les substances nocives ont plus de chance de demeurer dans leurs tissus que dans l’eau de l’océan qui se renouvelle rapidement. Dans un message vidéo publié sur Facebook, le gouverneur de la région Vladimir Solodov a annoncé que des phénomènes similaires de morts massives d’animaux marins ont été constatés au sud de la péninsule. Près de 175.000 personnes ont signé lundi une pétition en ligne réclamant une « enquête ouverte ».