L’ours Cachou, retrouvé mort en avril dans les Pyrénées, a été empoisonné, et le suspect principal est un garde forestier arrêté en novembre, a indiqué jeudi 10 décembre la justice espagnole.
Le bureau du procureur de Lérida, en Catalogne (nord-est), qui a levé partiellement le secret de l’instruction, a ainsi précisé à l’AFP que la mort de l’ours est due à « un empoisonnement à l’éthylène glycol« , un antigel toxique utilisé dans le liquide de refroidissement des voitures. « Le suspect principal est un agent du service Environnement de la région d’Aran (l’endroit où le cadavre de l’ours a été retrouvé), arrêté le 18 novembre pour son implication présumée dans la mort de l’ours« , a ajouté le bureau du procureur.
L’homme a été remis en liberté après avoir été entendu par la police et un juge. Les enquêteurs s’intéressent également à « un voisin« , ainsi que quatre autres personnes. Quinze témoins ont été entendus au total dans cette affaire, avait indiqué un peu plus tôt le Tribunal supérieur de Catalogne dans un communiqué. Cachou, un ours mâle de six ans, né dans les Pyrénées et accusé de prédations, avait été retrouvé mort début avril dans le Val d’Aran en Espagne, près de la frontière avec la France, sans que les causes du décès ne soient connues. Une enquête avait alors été ouverte côté espagnol et une autopsie diligentée à Barcelone. En août 2019, les autorités du Val d’Aran avaient demandé le « retrait immédiat » de cet ours, dénonçant son comportement de prédateur, alors que Cachou était mis en cause dans la mort de cinq chevaux.
Les associations de défense de l’ours avaient dénoncé la mort de cet animal appartenant à une espèce protégée. Au total, trois ours sont morts dans le massif franco-espagnol depuis le début de l’année : Cachou en avril, un autre ours tué en juin, près de la station de ski française de Guzet en Ariège, et enfin Sarousse, abattue d’un coup de feu fin novembre dans la vallée espagnole de Bardaji en Aragon.