Captures accidentelle de dauphins : les dispositifs acoustiques étendus

Photo d'illustration ©-Bernard-GIRARDIN-Fotolia

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L’ensemble des chalutiers du Golfe de Gascogne sera équipé à partir du 1er janvier et toute l’année de dispositifs acoustiques destinés à éloigner les cétacés, pour limiter les captures accidentelles de dauphins, a annoncé jeudi 3 décembre la ministère de la Mer.

Un arrêté publié jeudi 3 décembre obligera l’ensemble des chalutiers à s’équiper de ces dispositifs acoustiques à partir du 1er janvier 2021, ce qui fera passer de 40 à 80 le nombre de navires équipés, a précisé le ministère, indiquant qu’au moins 25% des navires seront contrôlés. Et l’obligation s’appliquera toute l’année, et non plus seulement quatre mois par an. « Cette décision nous engage en faveur d’une limitation des captures de cétacés« , a déclaré la ministre Annick Girardin dans un communiqué, alors que la Commission européenne accuse la France de ne pas respecter ses obligations envers le dauphin commun, espèce protégée.

« Nous ne nous arrêterons pas là« , a assuré Annick Girardin. « D’autres engagements sont prévus pour 2021. Ils portent notamment sur le renforcement de la connaissance de l’état de conservation de la population des cétacés et des interactions entre les navires de pêche et les dauphins« , a-t-elle ajouté. Depuis 2016, l’observatoire scientifique Pelagis constate une aggravation du phénomène de captures accidentelles liée aux pratiques de pêche, qui menace la population de dauphins communs dans le golfe de Gascogne. Du 1er janvier au 17 mars, date du 1er confinement, un millier de petits cétacés se sont échoués sur les côtes atlantiques, dont 80% de dauphins communs.

Mais la plupart des cadavres coulent en mer et Pelagis estime entre 8.000 et 10.000 le nombre de cétacés tués chaque hiver depuis deux ans dans le Golfe de Gascogne. Et scientifiques et ONG craignent une nouvelle saison noire. Le Ciem, organe scientifique qui surveille les écosystèmes de l’Atlantique nord et le niveau des stocks de poissons, a recommandé dans cette zone des « fermetures temporaires » de la pêche. Mais la ministre de la Mer a rejeté cette hypothèse, promettant davantagede contrôles. Le plan présenté en octobre, jugé insuffisant par les associations écologistes, prévoit également de renforcer la présence d’observateurs sur les bateaux et d’expérimenter des caméras à bord.