70 000 kilomètres en mer, 21 escales : la goélette Tara s’apprête à repartir en mission scientifique pendant 21 mois pour étudier les micro-organismes marins (virus, bactéries, micro-algues), dont le rôle, essentiel pour les océans, est mal connu.
Tara repart en expédition. Pendant 21 mois, la goélette parcourra 70 000 kilomètres en mer pour étudier les micro-organismes marins comme les virus, bactéries ou encore micro-algues dont le rôle est essentiel pour les océans mais ma connu. « La définition du microbiome, ce sont tous les organismes plus petits qu’un millimètre, essentiellement unicellulaires, des virus, des bactéries, des archées et des protistes« , a expliqué Colomban de Vargas, directeur de recherche CNRS, lors d’une conférence de presse en ligne mercredi 2 décembre. « Ce sont non seulement ces organismes, mais aussi leur théâtre d’activité : toutes les interactions entre eux, avec des organismes plus gros ou avec l’environnement« , a-t-il précisé.
Ces micro-organismes jouent un rôle essentiel, contribuant à stocker du CO2, à produire de l’oxygène et constituant le premier maillon de la chaîne alimentaire. Mais leur fonctionnement reste encore à découvrir. Cette mission visera aussi à « comprendre comment le microbiome répond aux changements de température, nutriment et pollution« , a ajouté Daniele Iudicone, océanographe, et coordinateur de la mission. Le navire partira le 12 décembre de Lorient, le port d’attache du bateau, pour 21 mois. Cette date correspondra au 5e anniversaire de l’Accord de Paris sur le climat.
« Le contexte du court terme« , avec la crise liée au Covid-19, « ne doit pas nous faire oublier les enjeux du long terme« , avec le réchauffement climatique, a souligné Romain Troublé, directeur général de la fondation Tara Océan. Cette nouvelle expédition mènera d’abord la goélette au Chili, avant de longer l’Amérique du Sud jusqu’au canal de Panama, de transiter par les Antilles françaises en juillet 2021, de redescendre le long de l’Amazonie, l’Argentine, puis d’aller en mer de Weddell, en Antarctique.
De là, la goélette remontera en Afrique du Sud, en mars 2022, puis longera le continent africain, avec plusieurs escales, avant de rejoindre Lisbonne en septembre 2022 et de rentrer en France. Quinze marins et 80 chercheurs se relaieront à bord, avec 42 institutions scientifiques impliquées dans 13 pays, dont la France, le Chili, le Brésil, l’Italie ou l’Afrique du Sud. Les marins et scientifiques seront confinés une semaine avant leur départ et soumis à un test PCR et des tests antigéniques auront aussi lieu pendant la mission pour éviter tout risque sanitaire.