Le président brésilien Jair Bolsonaro a annulé mercredi 6 novembre un décret qui interdisait la plantation de canne à sucre en Amazonie et au Pantanal, en dépit des critiques des écologistes pour qui cette culture menace la biodiversité de ces régions.
Un décret brésilien datant de 2009 interdisait la plantation de canne à sucre en Amazonie et au Pantanal. Il a été considéré comme obsolète par le gouvernement du président d’extrême droite Jair Bolsonara, et annulé. La canne à sucre, dont le Brésil est le premier producteur mondial, est utilisé entre autres pour la production d’éthanol, qui sert de carburant à de nombreux véhicules. Mais le décret annulé permettait justement « que les exportations brésiliennes d’éthanol ne soient pas sous le coup de restrictions internationales » de la part de pays ne voulant pas importer de produits liés à la déforestation, a fait valoir le collectif d’ONG locales Observatorio do Clima. [ihc-hide-content ihc_mb_type= »show » ihc_mb_who= »1,2,3,4,5″ ihc_mb_template= »1″ ]
« Le gouvernement expose des écosystèmes fragiles à l’expansion prédatrice et injustifiée économiquement de la canne à sucre et entache l’image durable construite autour de l’éthanol brésilien« , ajoute ce collectif. Contacté par l’AFP, le ministère de l’Agriculture du Brésil a nié que l’annulation du décret représente une menace à la préservation de l’Amazonie et du Pantanal. Le ministère a réitéré que le texte était obsolète, affirmant que d’autres lois plus récentes assuraient la préservation de l’environnement dans ces régions et que les plantations ne pourraient pas être faites dans des zones protégées. L’Union de l’Industrie de la canne à sucre (Unica) s’est pour la part félicitée d’un « pas en avant » pour mettre fin à un « appareil bureaucratique dépassé« , assurant que l’éthanol était produit de façon « durable du début à la fin« . Le décret de 2009 avait été pris par le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010), qui craignait une expansion de la culture de la canne à sucre dans des zones sensibles comme l’Amazonie ou le Pantanal. Sous le gouvernement Bolsonaro, une importante recrudescence de la déforestation et des feux de forêt a été observée en Amazonie, et le Pantanal, plus grande zone humide de la planète, est en proie depuis plusieurs semaines à de terribles incendies.
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