De grosses entreprises de pêche au krill acceptent de se restreindre en Antarctique (1 min 30)

Photo © Uwe Kils

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Cinq grands acteurs de la pêche au krill, minuscules crustacés qui forment le pilier de l’écosystème antarctique, ont accepté de cesser leurs prélèvements dans de vastes secteurs de l’océan Antarctique, une décision saluée par les défenseurs de l’environnement.

Le krill est constitué de toutes petites crevettes et forment l’alimentation de base des manchots, phoques, baleines, oiseaux marins et autres espèces marines qui vivent en Antarctique. Mais les essaims de krill sont victimes du changement climatique et de la surpêche, avec des conséquences potentiellement dévastatrices. Les cinq entreprises rassemblées dans l’Association des pêcheurs responsables de krill (ARK), de Norvège, du Chili, de la Corée du Sud et de la Chine, ont accepté mardi 10 juillet d’arrêter de pêcher dans des zones côtières sensibles. Elles ont également apporté leur soutien à la création d’un réseau de sanctuaires marins prévue dans l’océan Austral (océan Antarctique), y compris dans des zones où elles pêchent actuellement. « Nos membres sont convenus que notre industrie doit devenir durable afin d’assurer la viabilité à long terme des stocks de krill et des prédateurs qui en dépendent, a déclaré l’ARK dans un communiqué. Aujourd’hui, nous allons de l’avant avec cette initiative pionnière, en créant volontairement des zones de restrictions pour la pêche au krill dans la péninsule antarctique ». Le crustacé sert dans l’aquaculture mais son huile est également un complément alimentaire en vogue. L’ARK représente 85% de l’industrie de la pêche au krill de l’Antarctique et les écologistes ont salué une décision significative. « Il s’agit d’une réponse courageuse et progressiste de la part de ces entreprises et nous espérons qu’elles seront imitées par le reste de l’industrie, a déclaré Phil Vine, porte-parole de Greenpeace. L’élan pour protéger les eaux de l’Antarctique et la faune sauvage fait boule de neige ». Depuis 2009, les Etats membres de la Commission pour la conservation de la faune et de la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR) discutent de la création d’aires maritimes protégées (AMP) dans l’océan Antarctique mais les progrès sont lents. En 2017, un projet de création d’un sanctuaire dans l’est de l’Antarctique présenté conjointement par la France et l’Australie sur une surface d’environ un million de kilomètres carrés avait échoué. La Russie et la Chine sont largement considérées comme les principaux obstacles en raison de leurs préoccupations concernant les droits de pêche. L’année précédente en revanche, un consensus avait été trouvé pour la création d’un sanctuaire en mer de Ross, baie profonde de l’océan Antarctique bordant le continent Antarctique. Ce projet présenté par la Nouvelle-Zélande et les Etats-Unis concernait une zone de plus de 1,55 million de kilomètres carrés.