Le Niger a confié à l’ONG française Noé la gestion de sa plus grande réserve naturelle, Termit et Tin Toumma, qui abrite plusieurs espèces animales et végétales protégées et menacées d’extinction, a annoncé mardi le ministère nigérien de l’Environnement.
Une convention de « délégation de gestion » a été signée lundi à Niamey par Almoustapha Garba, ministre nigérien de l’Environnement, et Valérie Collin, secrétaire générale de l’ONG Noé. La convention accorde à Noé un mandat de 20 ans pour la gestion de la réserve de Termit et Tin Toumma mis en péril par le braconnage, la déforestation et l’exploitation pétrolière. Cette « délégation » inédite « de gestion d’une aire protégée » nigérienne confiée à Noé « permettra de pallier les menaces qui compromettent la sauvegarde de la faunedont la persistance du braconnage et le surpâturage »,a précisé Almoustapha Garba, le ministre nigérien de l’Environnement. « La faune sauvage de la réserve est encore présente, mais elle est fortement menacée »,s’est alarmée Valérie Collin. La protection de cette aire prévoit sa surveillance à l’aide de drones, a indiqué Bazoum Mohamed, le ministre nigérien de l’Intérieur et parrain de la réserve. Créée en 2012, la réserve de Termit et Tin Toumma s’étend sur 97.000 km2 et se situe à cheval entre les régions nigériennes d’Agadez (nord), de Zinder (centre-sud) et de Diffa (sud-est), près du bassin du lac Tchad, théâtre d’incursions meurtrières du groupe jihadiste nigérian Boko Haram. Elle abrite des espèces protégées et menacées: la gazelle dama, l’addax, le guépard saharien, le mouflon à manchettes, les outardes arabe et nubienne, le fennec, et des renards et tortues, selon les services nigériens de l’Environnement. Une centaine de variétés de plantes a également été répertoriée par l’université de Niamey. Pour des ONG locales, les champs pétroliers actifs au sein de la réserve et sa périphérie constituent des dangers pour cette biodiversité. Noé dit avoir soutenu dès 2015 une campagne d’ONG nigériennes visant à « amener » les compagnies pétrolières « à respecter leurs engagements » de « participer à la préservation » de la réserve, également la « plus grande réserve terrestre d’Afrique ».