Sur fond de bras de fer entre Varsovie et l’Union Européenne, des écologistes occupent le siège de l’Office national des forêts de Pologne pour protester contre le sort réservé à Bialowieza.
La police a arrêté jeudi 9 novembre 22 écologistes qui avaient occupé dans la journée le siège de l’Office national des forêts à Varsovie pour protester contre l’abattage d’arbres à Bialowieza (est de la Pologne), où se trouve une des dernières forêts primaires d’Europe. « Nous réclamons le retrait des grosses machines de la forêt de Bialowieza.
Nous exigeons l’arrêt des coupes !, a déclaré à l’AFP Adam Bohdan, un des manifestants qui s’étaient enchaînés à un portique de sécurité à l’intérieur du bâtiment. Les coupes continuent! Toutes nos actions – marches pacifiques, pétitions, blocus sur place, cela n’a rien donné. La direction des forêts continue les coupes malgré la décision de la justice européenne. Nous avons opté pour cette ultime forme de protestation », a-t-il ajouté, joint au téléphone, alors que la police bloquait l’accès au bâtiment.
Au delà des protestations en Pologne, le sort de la forêt de Bialowieza est au centre d’un bras de fer entre Varsovie et l’Union européenne, la Commission s’étant opposée à la volonté du gouvernement de procéder à des coupes et la justice européenne ayant ordonné leur suspension immédiate le 27 juillet après un recours en référé. Le gouvernement affirme respecter cette décision et procéder à des coupes « de protection » uniquement pour stopper la prolifération d’insectes xylophages, protéger le trafic routier et lutter contre les feux de forêt. L’occupation du siège de l’administration des forêts a été organisée par une coalition des écologistes « Oboz dla puszczy » (Camp pour la forêt), dont ceux du groupe « I love Puszcza » qui mènent des actions sur place depuis plusieurs mois. La police présente sur place avait sommé les manifestants de quitter les lieux et prévenu qu’elle les détacherait de force. La porte-parole des Forêts Anna Malinowska a jugé l’action des militants « illégale ». « Nous bloquerons l’entrée du bâtiment jusqu’au bout, jusqu’à ce que la police nous déloge », avait déclaré une manifestante, Joanna Pawluskiewicz. Une décision sur le fond de la Cour européenne de justice est attendue dans ce dossier mais la procédure dure un an et demi à deux ans.