L’artificialisation des sols ne baisse que légèrement, selon un rapport

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La consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers est en légère baisse en 2022, une tendance à prendre avec prudence, selon un rapport du Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema).

Selon les dernières données annuelles du Cerema, dévoilées jeudi par Le Monde, la France a consommé 20.276 hectares en 2022 contre 21.011 en 2021, ce qui marque « la fin de la tendance à la hausse depuis 2019 ».

Mais cette baisse est à interpréter « avec prudence », soulignent les auteurs, dans la mesure où elle fait suite à trois années de hausse et où le nombre d’hectares consommés reste « du même ordre de grandeur que les années précédentes ».

Les chercheurs se félicitent toutefois de « l’absence de reprise de consommation d’espaces » avec un pic atteint en 2021 qui reste inférieur à la période 2016-2018.

Si l’artificialisation a franchement diminué entre 2011 et 2015, elle a atteint un premier palier autour de 22.000 hectares entre 2016 et 2018, puis un second palier autour de 20.000 hectares entre 2020 et 2022.

L’année 2019 fait figure d’exception, avec seulement 19.491 hectares consommés.

Dans le détail, 63% des terres artificialisées sont destinées à l’habitat et 23% à l’activité économique.

Les surfaces autorisées pour le logement ont retrouvé en 2021 leur niveau d’avant Covid, et restent du même ordre pour l’année 2022, avec 38,5 millions de m2 consommés.

Les surfaces autorisées pour l’activité économique sont elles en hausse, avec 38,6 millions de m2 consommés en 2022 contre 36,3 en 2021.

Point positif, la France consomme de moins en moins d’espaces par rapport au volume de constructions, conséquence des efforts de recyclage et de densification urbaine.

Ainsi, 1 hectare de terrain permet de construire 2.538 m2 de bâti en 2021, contre 1.950 m2 en 2011, soit 30% de plus en dix ans.

La bétonisation est majoritairement située dans les communes rurales, qui accueillent 32,7% de la population pour 68% de la consommation nationale d’espaces.

A l’inverse, les communes denses (38% de la population) ne représentent que 7% de cette consommation.

Ces données publiées dans le cadre de l’Observatoire de l’artificialisation des sols sont scrutées de près alors que la France perd l’équivalent de près de cinq terrains de football par heure.

La loi Climat de 2021 fixe un objectif de réduction de moitié du rythme de bétonisation d’ici 2031 par rapport à la décennie 2011-2021, pour passer de 250.000 à 125.000 hectares consommés, avant d’atteindre la neutralité en 2050.