Une nouvelle orchidée nommée par une communauté indigène au Vénézuela

Photo d'illustration ©Alexcocopro - Wikimedia CC4

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Une nouvelle espèce d’orchidée a été trouvée sur le Plateau des Guyanes, en Amérique du Sud. Le scientifique à l’origine de cette découverte a demandé au groupe autochtone local de nommer cette fleur selon le site d’informations sur les sciences environnementale Mongabay.

Une nouvelle espèce d’orchidée a été découverte lors d’une expédition sur les tépuys vénézuéliens du Plateau des Guyanes, un massif montagneux couvrant plusieurs pays en Amérique du sud. Les tépuys sont des hauts plateaux riches en espèces endémiques, en raison de leur isolement et de leurs contrastes climatiques forts. C’est là-haut que Mateusz Wrazidlo, doctorant à l’École polytechnique de Silésie en Pologne a pris en photo une fleur inconnue lors d’une expédition scientifique. Il a confié lors d’un échange de mails avec le site internet Mongabay qu’il a souhaité demander à un groupe indigène local, la communauté « Pemón Arekuna » de la Sierra Parima – une chaîne de montagne située sur le plateau des Guyanes – de trouver le nom de cette nouvelle orchidée.

Les noms scientifiques d’espèces sont composés de deux parties : le genre ou le groupe auquel l’individu appartient et le nom spécifique qui permet de le différencier des autres espèces du groupe. La communauté autochtone a choisi de nommer l’orchidée « Epidendrum katarun-yariku ». « Epidendrum », pour le groupe auquel la fleur appartient et qui se compose de 1 000 espèces originaires d’Amérique tropicale et semitropicale comme l’Epidendrum conopseum ou encore Epidendrum secundum. Quant à « katarun-yariku », l’expression signifie « haute-fleur », car elle a été trouvée sur les sommets des tépuys. Wrazidlo a confié à Mongabay que l’idée de demander au groupe Pemón Arekuna de choisir le nom de la plante lui vient de ses propres origines. Le scientifique vient en effet de Haute-Silésie, une région polonaise autrefois scindée entre la Pologne, la République Tchèque et l’Allemagne. Cette région a gardé une culture bien distincte de celle de ces trois pays et a également sa propre langue. C’est en partie pour cela que le Wrazidlo plaide pour une plus grande représentation des langues et locales a-t-il indiqué à Mongabay : il plaide pour « la décolonisation de la nomenclature scientifique et une plus grande représentation des langues indigènes [et] locales ».

Antonio Hitcher, de la communauté Pemón Arekuna, a affirmé que « pour une communauté ou une ville indigène qui voit une fleur, elle aura toujours son nom indigène, mais la voir accompagnée du nom scientifique les rendra plus heureux ». Ce photographe, guide et défenseur du patrimoine indigène de la région du Canaima (Venezuela) en profite pour rappeler que la présence autochtone dans les explorations scientifiques est « d’une importance vitale parce qu’ils sont les connaisseurs de l’endroit, au-delà du fait d’avoir des données satellites de la région … elle ne sera jamais égalée par la présence in-situ des locaux ».

Classification de l’orchidée