Pour mieux protéger la biodiversité et préserver les services écosystémiques, il est important de préserver certaines surfaces de la Terre. Une récente étude publiée par la revue Science identifie les zones prioritaires devant être protégées afin d’obtenir des résultats rapides et efficaces.
Afin de préserver les services écosystémiques et la conservation des espèces, il est primordial d’étendre les zones protégées. De nombreux États se sont d’ailleurs engagés à protéger 30 % de la surface de la Terre d’ici à 2030. Seulement, il convient de placer ces nouvelles aires protégées dans des surfaces où les résultats seront significatifs. Une étude publiée dans la revue Science identifie justement les zones prioritaires qui peuvent améliorer la conservation des espèces et les services écosystémiques. Les scientifiques, issus du Laboratoire d’Écologie Alpine ont identifié et comparé les zones de priorités de conservation pour trois valeurs importantes de la nature en Europe : la biodiversité, représentée par 785 espèces de vertébrés terrestres, dont 124 sont menacées ; les services écosystémiques de régulation, représentés par la séquestration du carbone, la régulation de la qualité de l’air, la prévention des inondations et la pollinisation ; les services écosystémiques culturels, représentés par les forêts patrimoniales, l’agriculture patrimoniale, la cueillette de champignons et de plantes, et le tourisme basé sur la nature.
Il s’avère que moins de 1% la surface de l’Union Européenne permet de rassembler les trois valeurs. Les auteurs expliquent que les zones pour les espèces et pour les services écosystémiques de régulation sont largement représentées dans quelques écosystèmes clés, mais pas dans les mêmes endroits. « Les zones de priorité pour les espèces sont principalement situées en Méditerranée, en Europe de l’Est et en Scandinavie. Les priorités pour les services de régulation sont principalement situées dans les forêts de Roumanie, les habitats semi-naturels d’Espagne, la végétation périurbaine de Suède et les écosystèmes riverains d’Europe centrale », explique le Cente National de la Recherche Scientifique (CNRS) dans un communiqué partageant les résultats de l’étude.
Il ressort tout de même que les priorités définies pour les espèces permettent de « maximiser la conservation de l’ensemble des valeurs de la nature » indique le CNRS. En revanche, les priorités définies uniquement sur les services écosystémiques que ce soit de régulation ou culturel affectent de manières indirectes la biodiversité. Cela est dû au fait que certaines zones sont précieuses et irremplaçables pour certaines espèces notamment celles qui sont menacées. Les chercheurs ont également analysé les zones Natura 2000 qui rassemble les sites naturels ou semi-naturels de l’Union européenne ayant une grande valeur patrimoniale, par la biodiversité exceptionnelle qu’ils contiennent. Ils ont remarqué que la protection additionnelle de 5 % de la surface de l’UE pourrait doubler la protection actuelle des espèces de vertébrés et des services écosystémiques de régulation et protégerait près de 75 % des espèces menacées.