Une étude publiée dans la revue Royal Society Open Science analyse la mortalité naturelle des abeilles domestiques pour mieux comprendre les risques dus à leur environnement. Les recherches montrent que la phase d’apprentissage pour devenir butineuse est très risquée.
Une équipe de chercheurs de l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRAE) et du Centre National de Recherche Scientifique (CNRS) a analysé grâce à des systèmes de détection la mortalité naturelle des abeilles domestiques pour comprendre les risques liés à leur environnement, comme la pollution. L’étude, publiée par la revue Royal Society Open Science, montre que la phase d’apprentissage pour devenir butineuse est très risquée et correspond à des pertes importantes chez les abeilles.
À l’aide de dispositifs de surveillance, les scientifiques ont observé les abeilles ouvrières dans différents contextes géographiques, saisonniers et coloniaux. Ils ont ensuite mesuré les caractéristiques de leur cycle de vie et ont évalué si la durée de vie est influencée par l’expérience de vol avant le butinage. Ils ont remarqué que la mortalité chez les abeilles était soit intrinsèque, c’est-à-dire dû au vieillissement (dégradation physique et fonctionnelle du corps), soit extrinsèque comprenant les risques environnementaux (pollution, parasites, climat, prédation…)
Les chercheurs ont donc mesuré en continu et en temps réel les activités de vol des abeilles. Il est apparu que la durée de vie des abeilles est très flexible. La phase d’apprentissage est la plus risquée avec beaucoup de pertes d’abeilles. Ils ont compté jusqu’à 40 % de pertes pendant cette phase, qui est aussi très importante pour maximiser la longévité et les performances de butinage. Une fois cette phase passée, la mortalité chez les butineuses est constante avec des taux de perte compris entre 9 % par heure de butinage et 36% par jour. Ces données vont servir à distinguer les taux de pertes normaux et anormaux lors de l’évaluation du risque présenté par diverses pressions environnementales.