Climat : un expert de l’Onu dénonce la répression de militants en Grande-Bretagne

Extinction Rebellion UK

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Les défenseurs de l’environnement font l’objet d’une répression sévère en Grande-Bretagne, a dénoncé mardi un expert de l’ONU, déplorant que des manifestants pacifiques soient condamnés à de longues peines d’emprisonnement alors qu’ils défendent l’intérêt général.  Michel Forst, rapporteur spécial sur la protection des défenseurs de l’environnement, nommé par les Etats parties à la convention d’Aarhus , a déclaré avoir reçu des « informations extrêmement inquiétantes » lors d’une récente visite en Grande-Bretagne concernant « une répression de plus en plus sévère ».  Des « lois régressives » sont utilisées pour frapper les défenseurs de l’environnement et du climat de peines sévères, « notamment en ce qui concerne l’exercice du droit de manifester pacifiquement », a-t-il ajouté dans un communiqué.  M. Forst, expert indépendant nommé par le Conseil des droits humains des Nations unies mais qui ne s’exprime pas au nom de l’ONU, a souligné que « le droit de manifester est un droit humain fondamental ».  « C’est aussi un élément essentiel d’une démocratie saine », a-t-il fait valoir.  L’année dernière, la police britannique a reçu des pouvoirs accrus et controversés pour réprimer ces manifestations, après plusieurs années de manifestations perturbatrices organisées par des défenseurs de l’environnement.  M. Forst a déclaré que les manifestants pacifiques pouvaient être condamnés pour « trouble à l’ordre public » à des peines pouvant aller jusqu’à 10 ans d’emprisonnement.  Le mois dernier, un manifestant pacifique en faveur du climat qui avait participé à une marche lente d’environ 30 minutes sur une voie publique a été condamné à six mois de prison.  L’expert a également déclaré qu’il était incompréhensible que certains juges empêchent « les défenseurs de l’environnement d’expliquer au jury les raisons qui les poussent » à manifester « ou de mentionner le changement climatique ».  Il s’est alarmé des conditions de libération sous caution imposées aux défenseurs de l’environnement dans l’attente de leur procès, notamment l’interdiction d’organiser d’autres manifestations ou d’avoir des contacts avec d’autres membres de leur mouvement.  Certains militants ont également été contraints de porter des bracelets électroniques ou des traceurs GPS.  Il est « impératif » que les défenseurs de l’environnement soient protégés, a souligné M. Frost.  « Nous sommes au coeur d’une triple crise planétaire : le changement climatique, la perte de biodiversité et la pollution. Les défenseurs de l’environnement agissent dans l’intérêt de tous ».