Une enquête réalisée par l’Observatoire des villes vertes auprès des collectivités montre leur niveau de prise en compte de l’enjeu d’artificialisation des sols. 18 grandes villes françaises ont partagé leurs stratégies.
L’Observatoire des villes vertes est un organisme qui réalise des études sur le végétal auprès des villes. En février 2021, l’Observatoire a publié sa 9ème vague d’enquête effectuée auprès de 18 grandes villes sur leur niveau de prise en compte de l’enjeu d’artificialisation des sols. L’organisation remarque que les collectivités sont de plus en plus volontaires sur le sujet et mettent en place des actions concrètes pour préserver la biodiversité comme la végétalisation des toitures, le verdissement de cours d’école, etc. Il a été noté que ces efforts se concentrent majoritairement sur le domaine public et pourraient pâtir d’un ralentissement des investissements dans les infrastructures publiques dû à la crise.
Cette enquête a été produite dans le cadre du projet de loi Climat et Résilience pour lequel le gouvernement s’est fixé un objectif de réduire par deux le rythme d’artificialisation sur les dix prochaines années. L’Observatoire des villes vertes a souhaité interroger 18 grandes villes sur leur implication. 16 villes interrogées sur 18 déclarent s’être emparées du sujet de la lutte contre l’artificialisation des sols. « Cette dynamique se structure à l’échelle politique et locale : après une première impulsion des services Espaces nature en ville et Urbanisme, les édiles ont anticipé la volonté du gouvernement et apportent leur contribution pour contrer les conséquences liées à l’artificialisation des sols », indique le document. La ville d’Amiens par exemple, projette de créer un observatoire dédié pour évaluer le développement urbain et le taux d’artificialisation des sols. Au total, 12 villes sur 18 se lancent ou se sont lancées dans une revitalisation de leurs friches urbaines et 8 sur 18 envisagent ou ont déjà débuté le verdissement des cours d’école.
Trois ambitions majeures sont au cœur des politiques publiques des villes sondées : favoriser la biodiversité en ville, améliorer le cadre de vie des administrés et, enfin, lutter contre les îlots de chaleur. Par le biais de ces actions, les collectivités espèrent pouvoir améliorer la qualité de l’air et l’attractivité de la ville. Pour améliorer le cadre de vie des habitants, certaines villes comme Marseille ont établi un zonage des tissus urbains à dominante pavillonnaire et y impose un pourcentage d’espaces verts compris entre 40 et 70%, dont deux tiers de pleine terre selon la configuration et les enjeux. Perpignan a également mis en place des opérations de fleurissements des rues aux abords des habitations.
L’enquête relève que toutes les collectivités interrogées font appel à divers acteurs privés (citoyens, bailleurs sociaux et promoteurs immobiliers) dans leurs réflexions et leurs projets de renaturation urbaine. « La ville de Nancy s’appuie sur ses citoyens en proposant un financement des travaux de leurs jardins à hauteur de 70% si les espaces verts sont visibles depuis l’espace public, lorsque Grenoble propose jusqu’à 8 000 euros de subvention pour des travaux remplissant les mêmes critères », précise l’Observatoire.