Le peuple Karipuna intente une action en justice contre le gouvernement Brésilien

Photo d'illustration ©Christian Braga / Greenpeace

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Deforested areas in the Karipuna Indigenous Land, registered during overflights in September, 2020. Áreas desmatadas na Terra Indígena Karipuna, registradas em sobrevoos em setembro de 2020.
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Le peuple autochtone Karipuna poursuit le gouvernement brésilien en justice pour avoir autorisé l’accaparement de terres sur son territoire.

Le territoire du peuple autochtone Karipuna est officiellement reconnu par le gouvernement brésilien. Vivant aux abords du fleuve Jaci Parana dans la province de Rondônia à l’est du Brésil, cette communauté se bat depuis des générations pour protéger ses terres. Pour autant, leur lieu de vie continue d’être envahi pour l’exploitation forestière et l’élevage de bétail. En 2019, le peuple avait déjà pris la parole devant les Nations unies et collabore depuis quelque temps avec des organisations pour surveiller et mettre en évidence la déforestation sur ses terres. Les Karipuna ont une nouvelle fois tiré la sonnette d’alarme sur les attaques qu’ils subissent et sur le manque de soutien que le gouvernement brésilien apporte aux peuples indigènes de manière générale. Ils ont récemment poursuivi l’État brésilien en justice pour avoir autorisé l’enregistrement de parcelles privées illégales leurs terres protégées.

Le registre environnemental national des propriétés rurales (Cadastro Ambiental Rural – CAR) est conçu pour garantir que toutes les propriétés soient conformes aux lois relatives à la conservation et à l’environnement. Seulement, il est utilisé de manière abusive par des groupes ou des particuliers pour revendiquer illégalement des parcelles situées dans des zones protégées afin d’étendre leurs terres agricoles pour le pâturage du bétail et pour légitimer la déforestation illégale sur les terres indigènes.

À partir de données accessibles au public, Greenpeace Brésil et l’ONG brésilienne Conseil missionnaire indigéniste (CIMI) ont réalisé une analyse montrant qu’il existe actuellement 31 registres fonciers chevauchant totalement ou partiellement les limites des terres protégées du peuple indigène Karipuna. « Les superficies forestières enregistrées par les particuliers varient de 1 à 200 hectares. Dans de nombreux cas, des coupes illégales ont déjà eu lieu à l’intérieur de ces parcelles revendiquées. Toutes se trouvent dans le territoire indigène protégé », explique Greenpeace. Selon le bureau brésilien de l’ONG, cela montre clairement comment le système CAR est détourné par des individus ou des groupes pour revendiquer des parcelles de terrain sans en être réellement propriétaires.