Ras-le-bol de tenter d’enseigner les maths à la maison ? Dès que ce sera possible, emmenez vos futurs Villani en forêt : c’est l’endroit rêvé pour rêver d’équations, comme le démontre un article paru dans The Conversation.
Connaissez-vous l’indice de Simpson ? Non ? OK. Soit une forêt, n’importe laquelle, celle où vous avez vos habitudes fera l’affaire. Dans cette forêt, quelle est la possibilité que deux arbres choisis au hasard soient d’espèces différentes ? Dans les « champs d’arbres » du productivisme forestier, cette probabilité sera nulle : tous les arbres ont été plantés et sont tous de la même espèce. En altitude, où seules certaines essences peuvent s’acclimater (des conifères le plus souvent), cette probabilité sera faible, elle aussi proche de 0. A l’opposé, dans une –improbable forêt- où chaque arbre serait le représentant d’une espèce différence, cette probabilité serait égale à 1. Voilà, vous connaissez l’indice de Simpson.
Oui, bon… Et alors ? Il n’a échappé à personne que le climat change, que certaines espèces s’adaptent et d’autres pas, que certains oiseaux disparaissent et ne peuvent donc plus disperser des graines. Dès lors, pouvoir quantifier la diversité d’espèces qui peuplent une forêt, ou les forêts d’un territoire, et extrêmement utile pour prévoir l’avenir de ces forêts, pour estimer leur résilience. On peut ainsi élaborer des modèles mathématiques qui intègrent les événements qui jouent un rôle dans l’évolution d’un massif forestier : les phénomènes climatiques, les migrations (quels apports d’espèces ou d’individus nouveaux ?), etc.
La démonstration, limpide, de l’intérêt de déployer en forêt une réflexion mathématique est apportée par Arnaud Personne, enseignant-chercheur à l’Ecole normale supérieure (ENS) de Paris-Saclay, mathématicien spécialiste de l’évolution des populations animales ou botaniques. A lire confiné pour rêver do forêts et d’escapades mathématiques un jour prochain !